Sahara : lever l’équivoque
Un fatras d’articles, une débauche de commentaires et toujours la même ignorance du problème ou une sempiternelle mauvaise foi : décidément la presse algérienne n’a rien compris au Maroc, encore moins à son histoire et à ses hommes. Les gendarmes algériens arrêtent-ils une bande de narcotrafiquants algériens du côté des champs d’Oranie, et c’est tout de suite le Royaume du Maroc qui est visé, rendu responsable ! De l’autre côté de la frontière, il n’y a que pureté de l’âme et une humanité trop parfaite, rien d’autre. L’envoyé spécial du quotidien « Al Watan », venu effectuer une enquête et commettre un article sur les réseaux terroristes au Maroc, était si bien inspiré lui aussi puisqu’il a découvert un « Maroc infesté par des centaines de cellules terroristes ». On aurait aimé qu’un journaliste marocain puisse se rendre lui aussi à Alger mesurer le baromètre des peurs et des violences quotidiennes – étatiques ou autres – dont le peuple algérien frère est victime.
Collusion ? Certainement, entre une rageuse hostilité envers le Maroc en Alger et les « docteurs tant-pis » de l’intérieur, racoleurs et rhéteurs qui n’en finissent pas de nous prédire le pire. Au sujet du Sahara, la méconnaissance et l’amalgame sont de mise : les journalistes algériens ne vont-ils pas, une fois pour toutes, abandonner le langage catastrophiste et contre-productif ? La « décolonisation » du Sahara, disent-ils. Encore un mot de trop, alors que l’ONU est passé déjà à une solution d’avenir, celle d’une institution fédérative comme l’exigent les temps modernes. Un accord avait eu lieu en novembre 1975, entériné par l’assemblée générale un certain 28 décembre 1975…Va-t-on revenir en arrière au nom d’une idéologie passéiste ? Comme si l’accord d’Evian de juillet 1962 avec la France était nul et non avenu…