L’IFC et l’OCP lancent un projet pour remédier à la pénurie d’eau au Maroc et à l’insécurité alimentaire en Afrique
La Société financière internationale (IFC), filiale de la Banque mondiale, a annoncé vendredi l’octroi d’un prêt de 100 millions d’euros au groupe OCP pour financer un projet visant à remédier à la pénurie d’eau au Maroc et à l’insécurité alimentaire en Afrique. «Afin d’augmenter l’approvisionnement en eau durable pour la production d’engrais, les agriculteurs et les ménages au Maroc, IFC a annoncé aujourd’hui un prêt de 100 millions d’euros (environ 108 millions de dollars) au Groupe OCP, leader mondial des solutions de nutrition des plantes et des engrais phosphatés », indique un communiqué conjoint publié à Washington. Le prêt soutiendra la construction d’un pipeline de 219 km et d’une station de pompage pour transporter de l’eau dessalée depuis les usines de dessalement existantes et prévues par le Groupe OCP à Jorf Lasfar, jusqu’aux sites de production du Groupe à Khouribga. Une fois achevé, ce pipeline dont la construction est déjà bien avancée, aura une capacité annuelle totale de 80 millions de mètres cubes, indique le communiqué, ajoutant que le projet fournira au Groupe OCP une source d’eau durable et fiable en plus de libérer de l’eau pour les agriculteurs, les entreprises et les consommateurs dans la ville de Khouribga et ses alentours. “Ce projet témoigne de l’engagement du Groupe OCP en faveur du développement durable et de l’innovation”, a déclaré le PDG du Groupe, Mostafa Terrab, cité dans le communiqué, ajoutant qu’en sécurisant une source fiable d’eau dessalée, “nous permettons non seulement la poursuite de la croissance de nos opérations, mais nous fournissons également des ressources essentielles aux communautés locales”. Cette initiative, a-t-il poursuivi, s’aligne parfaitement avec la vision du Groupe de renforcer la résilience et la sécurité alimentaire à travers l’Afrique, soulignant qu’avec l’IFC “nous traçons la voie vers un avenir durable et prospère”. De son côté, le directeur général de l’IFC, Makhtar Diop a estimé que “ce projet innovant du Groupe OCP montre comment les entreprises peuvent développer des solutions pour relever des défis de développement complexes”. En soutenant la construction de ce pipeline, IFC permet au Groupe OCP de répondre à ses propres besoins en eau, de fournir des ressources en eau vitales aux communautés et de soutenir la production de cultures à forte valeur ajoutée, contribuant ainsi à un avenir plus résilient et sécurisé sur le plan alimentaire pour l’Afrique, a souligné M. Diop. Le pipeline fait partie du programme d’eau du Groupe OCP, mis en œuvre par sa filiale spécialisée, OCP Green Water, qui vise à fournir 100% d’eau non conventionnelle au Groupe pour fin 2024, a fait savoir le communiqué. D’ici 2027, grâce à des investissements totalisant 611 millions de dollars, le Groupe OCP prévoit une capacité de production de 560 millions de m3/an d’eau dessalée et 60 millions de m3/an d’eaux usées traitées. Combiné à de nouvelles technologies pour réduire les besoins en eau du Groupe, cela garantira non seulement l’approvisionnement de ses opérations industrielles, mais offrira également une capacité excédentaire aux communautés locales, renforçant ainsi leur résilience face au changement climatique. Tout en soutenant la priorité du Maroc en matière de développement durable, le projet s’aligne étroitement avec la stratégie du Groupe de la Banque mondiale au Maroc, qui accorde une attention particulière au climat. D’ici 2030, le pipeline devrait être entièrement alimenté par des sources renouvelables, améliorant ainsi l’accès aux ressources en eau durables et renforçant la résilience face aux chocs climatiques. Depuis 2021, IFC et le Groupe OCP collaborent pour développer des systèmes alimentaires durables en Afrique, construire des centrales solaires et des unités de production d’engrais verts, et promouvoir l’égalité des genres. Active au Maroc depuis 60 ans, la Société financière internationale a investi et mobilisé, au cours des trois derniers exercices, plus d’un milliard de dollars pour soutenir le développement économique durable.