Transition énergétique: le Maroc doit saisir les opportunités du partenariat avec l’UE – chercheur –
Le Maroc doit saisir les opportunités découlant du partenariat avec l’Union Européenne (UE) pour faire aboutir sa propre stratégie de transition énergétique, renforcer son tissu industriel et améliorer la compétitivité des entreprises marocaines, a estimé, mardi, le chercheur en relations internationales au Policy Center For The New South (PCNS), Hamza Mjahed. Intervenant lors du programme hebdomadaire virtuel « Discussion du Mardi », organisé par le PCNS autour du sujet « La présidence française du conseil de l’UE : objectifs, manifestations et impacts sur le partenariat maroco-européen », M. Mjahed a précisé que le Maroc est appelé, plus que jamais, à saisir les opportunités offertes par le partenariat avec l’UE afin de réussir sa transformation énergétique, promouvoir son tissu industriel et profiter de sa proximité géographique avec l’Europe en lien avec la transition des chaines de valeurs dans les zones euro-méditerranéenne et africaine. L’immigration, qui a approfondi le partenariat Maroc-UE, est devenue un levier vital de la promotion de la coopération bilatérale, a-t-il fait observer, notant que « la présidence française peut aller de l’avant dans la simplification de l’adoption de nouvelles orientations afin de changer la dimension extérieure des politiques migratoires au sein de l’Union, contribuant ainsi au renforcement de la coopération bilatérale dans ce domaine ». La taxe carbone que l’Union entend adopter d’ici 2050, édictée dans le Pacte vert pour l’Europe, pourrait attenter au développement de la coopération commerciale entre le Maroc et l’UE, le plus grand partenaire commercial du Royaume, a-t-il dit, notant que ce scénario pourrait affaiblir l’industrie et l’agriculture marocaines. Selon l’expert, cela doit inciter le Maroc à accélérer les efforts de décarbonation, notamment dans les moyens de production. De l’avis de M. Mjahed, la Conférence sur l’avenir de l’Europe « révélera le degré d’ambition de l’Union européenne pour se lancer dans une nouvelle réforme institutionnelle et une réforme globale des politiques dans tous les domaines, notamment les relations commerciales et les politiques étrangères ». Ces deux volets sont essentiels dans la relation Maroc-UE et tout changement dans le travail des institutions de l’UE est de nature à asseoir de nouvelles règles avec lesquelles le Royaume devrait s’adapter. Pour ce qui est de la boussole stratégique, M. Mjahed a souligné que « les dirigeants européens sont devenus plus audacieux en matière de défense et de sécurité”, relevant que cela permettra à l’UE d’intervenir avec une force militaire pouvant atteindre 5.000 soldats dans les zones de crise menaçant sa sécurité, la région du Sahel en l’occurrence. « Cela amènera le Maroc bien évidemment à composer avec un bloc européen souhaitant être plus présent géopolitiquement sur les questions liées à la sécurité, à la stabilité et au voisinage direct », a-t-il fait remarquer.