Election des conseillers: la coalition gouvernementale en quête d’une majorité confortable
Après avoir raflé la majorité des sièges à la Chambre des représentants lors des législatives du 8 septembre, la voie semble être balisée devant les trois partis politiques constituant la nouvelle coalition gouvernementale pour arracher une majorité confortable à la Chambre des conseillers au vu des résultats des élections régionales et locales organisées le même jour. Ainsi, la coalition gouvernementale composée du Rassemblement national des Indépendants (RNI), du Parti Authenticité et Modernité (PAM) et du parti de l’Istiqlal (PI), arrivant en tête lors du triple scrutin dernier devant assurer une majorité confortable à la Chambre des conseillers, étant donné que ce sont les élus des communes et régions qui vont choisir leurs représentants dans la deuxième Chambre. Une représentativité qui devra automatiquement refléter les résultats des élections régionales et communales sans oublier celle des Chambres professionnelles, toutes les trois dominées par les trois partis ayant annoncé la constitution d’une coalition pour la formation du futur gouvernement. Le compte à rebours pour l’élection des membres de la Chambre des conseillers a commencé. Prévue mardi octobre prochain, l’élection des conseillers clôturent le process électoral qui a démarré le 8 septembre dernier. Sur les 120 membres de la Chambre des conseillers, trois cinquièmes représentent les collectivités territoriales. Cet effectif est réparti entre les régions du Royaume en proportion de leurs populations respectives et en observant l’équité entre les territoires, a expliqué le politologue M’hammed Belarbi dans une déclaration à la MAP. Et l’enseignant-chercheur à l’université Cadi Ayyad de Marrakech d’ajouter qu’alors que le tiers réservé aux régions est élu au niveau de chaque région par le Conseil régional parmi ses membres, les deux tiers restants sont élus par un collège électoral constitué au niveau de chaque région par les membres des Conseils communaux, provinciaux et préfectoraux. Les deux cinquièmes restants des membres sont élus dans chaque région par des collèges électoraux composés d’élus des Chambres professionnelles et des organisations professionnelles des employeurs les plus représentatives. Enfin, une partie des membres est élue à l’échelon national par un collège électoral composé des représentants des salariés. Il s’agit de 34.000 grands électeurs devant élire 72 conseillers représentant les collectivités territoriales. Il s’agit aussi de quelque 2.230 élus des Chambres professionnelles qui vont élire 20 conseillers et de 560 entrepreneurs qui vont choisir 8 conseillers. Les 20 membres restants seront choisis par les 47573 représentants des salariés, a-t-il relevé. Fort de sa victoire aux législatives avec 102 sièges à la première Chambre (86 pour le PAM et 81 pour le PI), le RNI a remporté 9.995 aux communes et 196 sièges dans les conseils de régions, (6.210 pour le PAM et 5.600 pour le parti de la Balance). Même performance au niveau du collège des chambres professionnelles dans la mesure où le parti de la Colombe a raflé lors du vote du 6 août dernier 638 sièges, soit 28,61 % de l’ensemble. Il est suivi par le PAM qui a obtenu 363 sièges et l’Istiqlal 360 sièges. Par ailleurs, M. Belarbi a rappelé que « les conseillers de la Chambre Haute se partagent le pouvoir législatif avec leurs homologues députés et tirent également leur mandat de la Nation ». Avec une composition représentant différents courants politiques, économiques et syndicaux, la seconde Chambre du parlement n’en occupe pas moins une place centrale dans l’architecture institutionnelle du pays. En fait, les enjeux sont énormes puisque tous les partis politiques tenteront d’assurer une représentativité significative à la deuxième Chambre. Dominant les Chambres professionnelles et les conseils des préfectures et des provinces, le trio RNI, le PAM et le PI, est favori pour constituer une majorité confortable à la Chambre des conseillers. Vu la majorité numérique qui sera assurée par ces partis de la majorité gouvernementale, la présidence de la deuxième Chambre par l’opposition ne sera pas possible cette fois-ci. Ainsi, l’opposition parlementaire se retrouve affaiblie au niveau des deux Chambres, a-t-il conclu.