Élections du 8 septembre: cinq questions au SG du PJD

Dans une interview accordée à la MAP, le Secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD), Saad Dine El Otmani évoque le programme électoral de sa formation politique, les défis posés par les élections du 8 septembre ou encore la représentativité des femmes. Quels sont pour vous les challenges posés par les prochaines élections ? Les élections du 8 septembre représentent une étape importante dans la vie démocratique nationale, en cela que leur organisation se déroulera d’une manière libre et sans fraude conformément aux dispositions de la Constitution. Leur organisation même est en soi un challenge réussi pour notre pays et non pas seulement pour les partis politiques. Notre parti participe donc à ses élections tout en étant conscient de ce défi, avec l’ambition aussi que ce scrutin puisse renforcer la confiance des citoyens dans l’action politique et dans les institutions. Une confiance sans cesse renouvelée et ininterrompue car la désaffection représente un danger pour la démocratie. Quelle impression avez-vous de la campagne électorale ? À priori, je peux dire que les campagnes électorales démarrent habituellement à froid. Car, il faut attendre les derniers jours, la dernière ligne droite pour que les choses passent à la vitesse supérieure. Notre parti, fort de son bilan gouvernemental, parlementaire et communal, mène une campagne dans l’ensemble des villes et localités rurales du Royaume avec le challenge de communiquer avec les citoyens et les écouter. Nous sommes à ce jour très satisfaits de la réactivité des citoyens. Car, la communication avec les citoyens est très essentielle en cela qu’ils prennent conscience de l’importance de ce moment électoral et aussi des challenges posées devant les partis politiques. Vous participez aux élections de septembre sous le signe de la poursuite des réformes. Parlez-nous justement de votre programme électoral? Le PJD a participé ces dernières années à la gestion de la chose publique tant au niveau national que local et il a aussi apporté sa contribution aux réformes lancées dans le pays. À titre d’exemple, je cite la réforme conduite par le gouvernement dans le domaine de l’éducation et de la formation, l’activation des Centres Régionaux d’Investissement ou encore la simplification des procédures administratives. Et il existe encore d’autres projets lancés. Il est donc normal de poursuivre les réformes. D’autres chantiers ayant déjà fait l’objet d’une organisation juridique ou encore un examen sur le plan législatif, doivent être menés à bon port comme c’est le cas de l’enseignement préscolaire. Cela dit, le programme de notre parti comprend d’autres propositions ainsi que des projets de réforme sur les plans social et économique avec à la clé des objectifs chiffrés mais réalistes. Parmi les chantiers à l’actif du gouvernement sortant, je cite celui relatif à la protection sociale avec à l’appui une loi-cadre portant sur la généralisation de la couverture sociale et contenant des objectifs chiffrés et bien définis. Comment jugez-vous les amendements introduits dans la loi électorale, surtout les dispositions en faveur de la révision à la hausse de la représentativité des femmes dans les conseils élus ? Il s’agit de dispositions juridiques nécessaires auxquelles tout le monde a adhéré. Les listes régionales donnent ainsi la priorité aux femmes, aux moins deux ou trois candidates. Concernant les listes locales, nous avons veillé à accréditer la candidature de six femmes en qualité de têtes de liste. Tout comme pour les listes au niveau des collectivités territoriales dont la deuxième partie est réservée aux femmes. Toutes ces dispositions juridiques sont à même de tirer vers le haut la représentativité des femmes tant au niveau de l’institution parlementaire qu’en celui des collectivités territoriales. Ce qui représente un pas en avant pour notre pays sur le chemin de la parité. Quels sont vos pronostics pour les élections de ce 8 septembre ? Avant d’aborder la question, il convient de souligner que toutes les parties intervenant dans l’acte électoral sont dans l’obligation de veiller à ce que les prochaines échéances se déroulent d’une manière libre et sans fraude. Je regrette, cependant, le fait que le processus électoral a été entamé par l’introduction de certains amendements  »antidémocratiques » que nous rejetons en bloc. Cela porte en premier lieu sur le quotient électoral calculé sur la base des inscrits qui fausse la représentativité et aussi la suppression du seuil électoral qui favorisera une balkanisation sans précédent. Car, si auparavant il était possible de former une coalition de quatre à cinq partis dans les conseils communaux, désormais il faudra pour se faire entre 10 et 15 partis. Ce qui compliquera davantage l’opération. Je réitère, enfin, le vœu que toutes les parties concernées mutualisent leurs efforts pour assurer la crédibilité des élections de ce 8 septembre. C’est là le grand challenge pour notre parti. C’est vrai que le PJD est en compétition pour les premières places mais bien avant le verdict des urnes, il faudrait d’abord que ce scrutin se déroule sous de bons auspices, permettant aux candidats de se livrer une concurrence loyale et donnant aussi aux électeurs l’occasion d’exprimer librement leur choix.