NMD: Pour un marché des capitaux de référence
Le marché des capitaux, fort de son rôle de mobilisateur de l’épargne, se veut plus que jamais un véritable catalyseur de la croissance et un levier important dans le financement et l’accompagnement de la relance économique post-coroanvirus. Complément au financement bancaire, ce marché, qui a connu durant ces dernières années des avancées majeures, s’est vu attribuer une place de choix dans le nouveau modèle de développement (NMD), lequel s’est fixé comme pari d’avenir le positionnement du Royaume comme un hub financier de référence à l’échelle continentale. « Que cela soit pour faire face aux enjeux du développement ou aux impératifs de relance suite à la crise actuelle de la Covid-19, les marchés des capitaux joueront un rôle majeur dans le Nouveau Modèle de Développement du Maroc », souligne, dans ce sens, la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD), qui a présenté, le 25 mai dernier, son rapport général à SM le Roi Mohammed VI. L’objectif de ce pari, explique la Commission, est d’apporter un nouveau souffle aux marchés des capitaux marocains afin de renforcer leur contribution au financement direct de l’économie et de faire du Maroc une plateforme financière régionale pour les capitaux internationaux et les économies africaines, à travers notamment la redynamisation de la Bourse casablancaise. Pour ce faire, la CSMD a fixé un certain nombre d’objectifs stratégiques à atteindre à horizon 2035, dont l’augmentation du nombre de sociétés cotées à 300 et de de la capitalisation boursière totale de 54% du produit intérieur brut (PIB) en 2019 à 70% du PIB. Il s’agit également de porter les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 milliard de dollars entre 2021 et 2030 puis une moyenne annuelle de 5 milliards de dollars entre 2030 et 2035, outre d’augmenter le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 millions de dollars de 45 en 2019 à 150 et le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux de 10% à 25%. Le pari du NMD, dont la réussite est conditionnée par la participation effective des utilisateurs de ces marchés dans sa mise en œuvre, vise ainsi à développer trois composantes essentielles au développement des marchés de capitaux. La première est d’achever les réformes entamées dans les années 1990 pour transformer la bourse en un marché dynamique capable de jouer pleinement son rôle de financement de l’économie. Plusieurs actions principales sont proposées afin d’élargir la base d’émetteurs et de diversifier les instruments financiers, notamment, l’utilisation la cotation des entreprises publiques, l’encouragement de la cotation des sociétés immobilières, l’accélération de la mise en place du marché à terme pour accroître la liquidité du marché et attirer l’intérêt des investisseurs étrangers et le développement du marché de la dette privée. La deuxième composante est celle de faire du Maroc une plateforme financière majeure en Afrique capable d’attirer les investisseurs et émetteurs étrangers, à travers la création des bourses spécialisées (bourses maritimes, de matières premières…), le lancement d’un partenariat international stratégique fort pour accompagner le Maroc dans la diversification des instruments financiers ainsi que la couverture du Maroc par les agences de recherche et de notation financière pour améliorer sa visibilité à l’international. Quant à la troisième composante, elle porte sur la mise en place d’un environnement favorable au développement rapide des marchés des capitaux et ce, en mettant en place un « Fast Track » pour fluidifier le processus législatif en lien avec les marchés des capitaux et en évoluant progressivement vers un modèle de supervision financière intégré pour renforcer l’action des régulateurs. AMMC: Un marché des capitaux au service du financement de la relance économique Et c’est dans cette même optique que s’inscrit le nouveau plan stratégique 2021-2023 de l’Autorité Marocaine du Marché des capitaux (AMMC). En phase avec les impératifs de la relance et en ligne avec les dispositions du NMD, cette feuille de route triennale repose, rappelons-le, sur 4 grands piliers déclinés en 10 leviers d’actions prioritaires, portés par une vision unique, à savoir »un marché des capitaux au service du financement de la relance économique. L’Autorité ambitionne ainsi de contribuer à la relance de l’économie en renforçant l’attractivité du marché des capitaux pour les entreprises et autres porteurs de projets. Elle orientera son approche de régulation sur les besoins des entreprises et des épargnants et encouragera la mise en place d’un cadre réglementaire plus souple et propice à l’innovation. Le gendarme de la Bourse vise également par ce plan, qui est le fruit de réflexions menées en interne et enrichies de consultations externes, à moderniser sa communication et ce, à travers un discours plus pédagogue et dynamique, à l’endroit des épargnants et investisseurs. De même, l’Autorité poursuivra son ouverture aux nouvelles technologies et aux dernières innovations dans l’industrie financière, tout en prenant en compte les risques qu’elles comportent et ce, de manière à concilier en permanence l’accompagnement de l’innovation et la protection des épargnants. Cette dernière étant au cœur du dispositif de contrôle et de suivi des acteurs du marché, l’AMMC consolidera sa nouvelle approche de supervision, davantage fondée sur les risques, de façon à veiller en permanence sur l’intégrité et la transparence du marché.