La justice n’est pas une affaire purement judiciaire mais aussi sociétale – M. Daki –
La justice n’est pas une affaire purement judiciaire, mais aussi sociétale et un champ fertile où interviennent plusieurs acteurs, a indiqué, mercredi à Rabat, le président du Ministère public, El Hassan Daki. Intervenant lors d’une conférence sur la justice à la lumière du rapport sur le nouveau modèle de développement, organisée par le bureau central de l’Amicale des fonctionnaires de la justice, M. Daki a précisé que la justice est une affaire de société et un champ fertile où interagissent plusieurs intervenants, ajoutant que la crise de confiance en le système judiciaire est partagée par toutes les parties prenantes qui doivent assumer de manière collective la responsabilité d’assurer la réussite du Modèle de développement souhaité par Sa Majesté le Roi. L’objectif est d’atteindre une justice indépendante et efficace qui jouit de la crédibilité et de la confiance auprès des citoyens, dans le cadre de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes, à même d’être une locomotive pour la réalisation du développement tous azimuts, a-t-il poursuivi. A cet égard, M. Daki a affirmé que les composantes du pouvoir judiciaire, y compris la Présidence du ministère public, s’attellent à l’étude et à l’analyse des conclusions du rapport général de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD), en vue d’approfondir le diagnostic de l’état des lieux actuel du système judiciaire dans le Royaume et de trouver les formules appropriées et mécanismes possibles pour remédier à l’ensemble des dysfonctionnements, afin que le pouvoir judiciaire soit au rendez-vous pour réussir l’enjeu du développement. Par ailleurs, le président du Ministère public a fait savoir que cette conférence intervient dans le sillage de l’interaction avec les conclusions du rapport général présenté par le président de la CSMD devant SM le Roi, le 25 mai dernier à Fès, rappelant que ce document a conclu que malgré les réformes qu’elle a connues, la structure de la justice souffre encore de quelques failles, telles que les longues durées de traitement des dossiers et le manque de compétences et de transparence. Face à ce constat, toutes les composantes du système de la justice, y compris les juges, les greffiers, les avocats, les experts, les adouls, les traducteurs, les délégués judiciaires, la police judiciaire et autres auxiliaires, sont appelés à contribuer au chantier de réforme du secteur, à travers un engagement sérieux et responsable afin d’asseoir les piliers de moralisation, de consacrer les valeurs d’impartialité, d’intégrité et de service d’intérêt général et de renforcer la confiance du citoyen et de l’investisseur en la justice, a-t-il souligné. M. Daki a également indiqué que la ferme volonté du Maroc de mettre en place une justice impartiale et efficace et à l’écoute des citoyens, s’est concrétisée à travers la promotion de la justice au rang de pouvoir judiciaire en vertu de la Constitution de 2011, ce qui s’est traduit par l’indépendance du pouvoir judiciaire et du Ministère public. Cette démarche, a-t-il poursuivi, est illustrée par les deux lois organiques relatives au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et au statut des magistrats, ainsi que par la loi n°33.17 relative au transfert des compétences de l’autorité gouvernementale chargée de la justice au président du Ministère public. Partant de la responsabilité qui lui est dévolue en cette étape cruciale que traverse le Maroc, marquée par plusieurs défis, la présidence du Ministère public est consciente de l’importance de l’implication des différentes composantes du système judiciaire pour contribuer avec efficience à la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, a dit M. Daki. Et de conclure que la présidence du Ministère public, convaincue de la centralité du citoyen dans son action et dans le nouveau modèle de développement, a mis en place un plan d’action qui repose principalement sur le renforcement de la confiance du citoyen, la simplification des procédures d’accès aux services de la justice, l’interaction positive avec les doléances, plaintes et demandes des justiciables dans des délais raisonnables et la contribution à la moralisation de la vie publique à travers la lutte contre la corruption.