Chambre des Représentants: le Bilan d’étape du gouvernement, « positif » pour la majorité, marqué par un manquement aux engagements selon l’opposition
Le bilan d’étape du gouvernement, discuté lors d’une séance plénière lundi à la Chambre des représentants, a suscité des réactions partagées entre la majorité qui l’a qualifié de « positif, » et l’opposition qui a critiqué un manquement aux engagements inclus dans le programme gouvernemental. Ainsi, le groupe Justice et Développement a souligné que le gouvernement a fait des secteurs sociaux sa principale priorité, notamment ceux de l’éducation, de la santé et de la protection sociale et ce, en adoptant une vision réformatrice, doublée d’un cadre d’exécution, sans oublier la mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires. Cette approche a permis d’atteindre des résultats tangibles grâce aux efforts sans précédent de l’Exécutif au profit du secteur de la santé et d’autres domaines à caractère social, outre la réforme du système de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique et la modernisation de l’administration, a-t-il souligné. Le groupe a également mis en exergue les réalisations du gouvernement en matière d’attraction de l’investissement, de promotion de l’emploi et d’amélioration du climat des affaires pour la dynamisation de l’économie nationale et la création des richesses. Pour sa part, le groupe du Rassemblement constitutionnel a estimé que le bilan gouvernemental est « positif sur les plans quantitatif et qualitatif », comme en témoignent les chiffres, indicateurs et données présentés la semaine dernière par le chef du gouvernement, notant que le rythme de l’action de l’Exécutif était élevé et régulier. Le groupe a mis en avant la coopération positive du gouvernement avec le Parlement, à travers le nombre de projets de loi soumis à l’institution législative, qui s’élève à 330 textes, dont 293 ont été adoptés, tandis que le nombre de propositions de loi approuvées par le gouvernement a atteint 291 sur un total de 304, précisant que l’effort de l’Exécutif dans le domaine de la législation et de la réglementation traduit la dynamique ayant caractérisé l’action gouvernementale. De son côté, le groupe haraki a exprimé sa position positive vis-à-vis de ce bilan d’étape qui a été marqué par nombre de chiffres et d’indicateurs ayant trait à l’économie nationale, évoquant la conjoncture et le contexte difficiles qui ont impacté notamment le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB). Il a par ailleurs relevé la hausse soutenue de l’investissement public et l’amélioration du taux d’exécution du budget d’investissement, l’augmentation des réserves nationales de devises et l’amélioration du classement du Maroc dans l’indice climat des affaires, ajoutant que le bilan de l’action gouvernementale traduit les valeurs de solidarité et d’adhésion à la défense des causes nationales avec l’implication de toutes les institutions constitutionnelles, dont le Parlement. Le groupe socialiste a, quant à lui, salué le bilan du gouvernement et les réalisations dans divers domaines dans une conjoncture exceptionnelle, marquée par les répercussions socio-économiques de la pandémie. Et de se demander si « le gouvernement a été réellement à la hauteur de ce moment historique que vit le pays et s’il a agi avec le courage éthique, politique et juridique requis pour le traitement des grandes questions de la société ? ». Il a estimé que le bilan ne se mesure pas seulement par les réalisations et les chiffres, malgré leur importance, mais par les changements à moyen et long termes, y compris les réponses aux problèmes actuels à travers de nouvelles approches pour garantir un avenir meilleur. En revanche, le groupe Authenticité et Modernité (opposition) a indiqué que les chiffres de croissance « choquants », réalisés par le gouvernement sont en déphasage avec la croissance démographique qu’a connue le Royaume au cours de ces dernières années, comme en témoigne le nombre grandissant de jeunes qui arrivent annuellement au marché du travail et qui se trouvent au chômage. Le groupe a souligné la nécessité de faire la différence entre la situation actuelle marquée par la pandémie de la Covid-19 qui a révélé des dysfonctionnements et les cumuls dus aux politiques gouvernementales menées au cours des dix dernières années, ajoutant que la pandémie ne doit pas justifier les échecs sur les plans économique et social. Lui emboîtant le pas, le groupe istiqlalien pour l’unité et l’égalitarisme a noté que les engagements du programme gouvernemental n’ont pas été honorés, car seulement 69% des 581 mesures incluses dans ce programme ont été réalisées, s’interrogeant sur la mise en oeuvre de la stratégie nationale pour l’emploi à l’horizon 2025 et son rapport avec les stratégies sectorielles, ainsi que sur la corrélation entre le système de l’éducation et de la formation et l’emploi, le parachèvement du chantier de la réforme de la justice, la réforme durable des régimes de la retraite et la charte de l’investissement. Quant au groupement parlementaire du progrès et du socialisme, il a pointé du doigt l’échec du gouvernement et son manquement à honorer ses engagements vis-à-vis des citoyens, notant que les contre-performances de l’Exécutif ont touché à tous les domaines, loin des chiffres poussant à l’optimisme, présentés par le gouvernement. Dans ce contexte, le groupement s’est interrogé sur le bilan gouvernemental en matière de lutte contre la rente et la corruption, concluant que l’Exécutif a mis en place des nouveaux plans sans présenter aucune évaluation des précédents.