Parlement panafricain: les membres unis pour que leur institution soit légitime et crédible

Les membres du Parlement panafricain se sont dits vendredi soucieux de la promotion et la préservation de la démocratie africaine ainsi que de leur union pour un Parlement panafricain « légitime, efficace et crédible ». Dans un communiqué final sanctionnant les travaux de la réunion de concertation des présidents et représentants des parlements nationaux africains, tenue jeudi à Rabat, les membres ont réaffirmé leur engagement en faveur d’une mise à niveau du travail parlementaire panafricain, dans le but d’en faire un levier essentiel dans le processus de consolidation de l’intégration africaine, et un maillon solide du renforcement de la culture démocratique en Afrique. Ils ont confirmé leur ferme attachement à une action législative africaine « constructive et positive », tout en agissant en faveur de l’unité et de l’intégration africaine, conformément à la vision de l’Afrique qu’ils veulent. Ils ont, dans ce contexte, rappelé que le Parlement panafricain est la voix du citoyen et de la société civile ainsi que de la diaspora d’Afrique en vue de la défense et de la promotion de leurs droits et ambitions. Sans un parlement authentique et véritable, l’édifice institutionnel panafricain demeure incomplet, ont déclaré les parlementaires africains, invitant toutes les forces vives africaines à défendre la démocratie panafricaine, à la faveur de l’intérêt supérieur de l’Afrique. Ils ont mis en avant le rôle du Parlement Panafricain dans le renforcement de la solidarité, de la tolérance, de l’unité et de l’union des Africains, à la faveur de la coopération et du développement intégré du Continent, soulignant son rôle fondamental dans la promotion de la démocratie, des droits de l’Homme, de l’état de droit et de la bonne gouvernance. Depuis sa mise en place, il a contribué, selon ses moyens, à enrichir la culture législative africaine, ont-t-ils dit, tout en rendant hommage au travail accompli depuis lors. Ils ont déploré, en même temps, la crise de crédibilité dans laquelle a été précipitée cette institution à cause de manœuvres malhonnêtes et malsaines. Après avoir noté avec inquiétude « l’effritement et la situation déplorable » du parlement panafricain, susceptible d’entamer sérieusement sa légitimité, son autorité et sa crédibilité, les membres ont déploré les « actions intolérables » commises au sein du Parlement panafricain, notamment depuis mai 2020, par plusieurs parties intéressées, ainsi que les transgressions inacceptables à ses règles et procédures et le recours à la menace et à l’intimidation lors de la 4ème session ordinaire de sa 5ème législature (21 mai- 4 juin 2021). A cet égard, ils ont appelé avec insistance à mettre fin aux « agissements intolérables, au non-respect des règles de procédures, et à tous les actes irresponsables susceptibles d’entacher l’image de marque de l’Afrique du 21ème siècle et de semer la division entre pays frères ». Ils ont aussi exprimé leur rejet catégorique des tentatives de division et de clivage au Parlement panafricain, visant à le faire dévier de sa mission fondamentale et de ses fonctions et ce, au détriment de l’impératif de servir l’intérêt supérieur des peuples africains, lit-on dans le communiqué final. Les parlementaires ont sollicité « l’engagement sincère » de toutes les structures du Parlement panafricain, à tous les niveaux, en vue de la consolidation de sa cohérence et de sa cohésion, et pour la rationalisation et l’optimisation de son travail et de son action. En sus, ils ont appelé au respect des règles et procédures, de la transparence, de la bonne gouvernance et de la reddition des comptes dans la gestion du Parlement panafricain afin de renforcer sa crédibilité et son autorité, y compris en ce qui concerne l’élection du nouveau Bureau du Parlement panafricain et souhaitant le soulagement des souffrances du peuple frère du Mali. Réaffirmant la pertinence du Protocole à l’Acte Constitutif de l’UA relatif au Parlement panafricain, adopté le 27 juin 2014 par la 23ème session ordinaire de la Conférence de l’Union, tenu à Malabo (Guinée équatoriale), les membres ont recommandé l’accélération de sa ratification, la mise en place d’un Comité de suivi et de conciliation afin de restaurer l’unité et la cohésion au sein de l’Institution, ainsi que l’organisation de la session d’octobre 2021 en République du Congo qui l’avait sollicité ou dans tout autre pays qui manifeste sa disponibilité. Les membres du Parlement panafricain ont également recommandé de charger leurs collègues, les Présidents de la Chambre des représentants et de la Chambre des Conseillers du Parlement marocain, avec le concours éventuel d’autres collègues, pour engager toutes les démarches utiles à l’égard de l’UA et des États africains, en vue de l’aboutissement de leurs recommandations.