Le Maroc, un partenaire clé et très actif au sein de l’Union pour la Méditerranée (Nasser Kamel)

Maroc est un partenaire clé et très actif au sein de l’Union pour la Méditerranée (UpM), a affirmé le Secrétaire général de cette organisation, Nasser Kamel dans une interview à la MAP.

“Le Maroc est un partenaire clé et très actif non seulement au sein de l’Union pour la Méditerranée mais aussi au sein d’autres organisations régionales importantes comme le Forum des deux rives et Med 5+5”, s’est félicité M. Kamel qui n’a pas manqué de souligner la vision proactive du Royaume en matière des relations internationales.

“Le Maroc est un pays exemplaire dans sa façon d’être, proactif dans ses relations internationales. Nous pouvons citer de nombreux exemples: il est premier pays partenaire de la rive sud de la Méditerranée au programme européen de recherches “Horizon 2020?, et aussi premier pays partenaire au niveau africain du programme européen Erasmus+”, a relevé le Secrétaire général de l’UpM, rappelant que depuis 2015, presque 10.000 mobilités Erasmus+ étudiants et enseignants, ont été organisées entre le Maroc et l’UE, dans un large éventail de disciplines et différents cycles d’études.

“Cela se reflète également dans la forte présence du Maroc dans tout ce que l’UpM entreprend”, a précisé Nasser Kamel.

Il a rappelé que certains des projets auxquels le Maroc collabore pour améliorer la région méditerranéenne comprennent la restauration et la protection de l’environnement, la restauration des forêts, le développement des villes intelligentes, outre les nombreuses initiatives qui cherchent à améliorer les opportunités d’emploi et les compétences des jeunes.

Selon Nasser Kamel, “plus de 70% des projets de l’UpM sont en partenariat avec le Maroc sous une forme ou une autre”.

Évoquant l’étude sur l’intégration régionale réalisée récemment par l’UpM, il a souligné que la répartition du marché intra-régional est concentrée sur la rive nord de la Méditerranée.

“L’UE est responsable de plus de 95 % des exportations internes des marchandises et de 93 % des exportations externes”, a-t-il expliqué, notant néanmoins, que “la sous-région de l’Afrique du Nord est le quatrième partenaire principal pour l’exportation de marchandises, en raison notamment de l’importance du secteur manufacturier en pleine croissance au Maroc”.

Interrogé sur la vision de l’UpM pour contribuer au règlement de la problématique migratoire en Méditerranée, M. Kamel a indiqué que cette question “doit être traitée sous deux formes : l’urgence de la situation et le drame humain et sur un temps plus long, faire face aux problèmes qui poussent ces personnes au départ”.

“Les causes profondes sont multiples : dérèglements climatiques, manque d’opportunité d’emploi pour les jeunes, populations vulnérables, etc. C’est à ces causes que l’Union pour la Méditerranée s’attaque à travers un dialogue politique et des projets régionaux”, a-t-il considéré.

“C’est pour explorer les opportunités qu’offre notre région, que l’UpM a chargé l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) de préparer la première édition du rapport sur l’intégration régionale. Ce rapport fournit des résultats clés et des recommandations politiques dans cinq domaines : le commerce, les finances, les infrastructures, la circulation des personnes et la recherche et l’enseignement supérieur. Il présente également des indicateurs de performance spécifiques pour pouvoir suivre les tendances et les progrès”, a-t-il expliqué.

Il a affirmé qu’avec plus de 20 % du commerce mondial de marchandises en 2018, “le marché intra-régional de l’UpM est l’un des plus importants dans le monde aujourd’hui, alors que la région est l’une des moins intégrées économiquement au monde”.

Comme l’indique l’étude, étaye-t-il, la circulation des personnes au sein de la région de l’UpM s’est améliorée, avec un assouplissement des exigences de visa, des accords bilatéraux et régionaux sur le travail et la mobilité éducative. Cependant, note-t-il, “ces progrès ont été inégaux entre les pays de la région”.

Il a indiqué que “la région MENA a une population jeune croissante : d’ici 2030, 39 millions de jeunes supplémentaires arriveront sur le marché du travail dans le sud de la Méditerranée, tandis qu’en Europe, les retraités dépassent les nouveaux travailleurs. Cela signifie qu’il existe des possibilités de concevoir des programmes de migration circulaire qui profitent à toutes les parties, en offrant des opportunités d’emploi de qualité aux jeunes travailleurs, en comblant les lacunes sur le marché du travail et en ramenant de nouvelles expériences, connaissances et productivité dans les pays d’origine des migrants”.

Évoquant la relance post-covid 19 et le rôle de l’UpM, M. Kamel a souligné que “la pandémie a révélé des faiblesses dans nos systèmes socio-économiques existants, perturbant la production mondiale, les chaînes d’approvisionnement et le commerce”.

Il a noté, dans ce contexte, que les conséquences économiques sont énormes et, comme pour de nombreuses crises, avec un impact disproportionné sur les populations déjà vulnérables, notant que “nous devons utiliser la pandémie comme une opportunité pour reconstruire en mieux et amorcer des changements structurels vers des modèles plus durables et socialement résilients, qui reposent sur les forces locales et assurent des rendements nationaux pour toutes les parties prenantes, tant privées que publiques”.

Pour lui, “une opportunité offerte par la crise c’est l’accélération de la transformation numérique. Cette révolution peut permettre une meilleure intégration dans la production mondiale et des investissements étrangers, en réduisant la charge administrative du commerce et en améliorant le commerce et la finance numérique. Tout comme elle peut offrir plus de moyens de collaborer et de participer virtuellement à la science, à l’éducation et à la recherche”.