Le président algérien « transgresse » un autre palier en s’attaquant ouvertement à la monarchie marocaine – politologue –
Dans l’interview accordée au magazine français Le Point, le président algérien Abdelmajid Tebboune vient de “transgresser” un autre palier en s’attaquant ouvertement à la monarchie marocaine, affirme le politologue Mustapha Tossa. Cela illustre le degré d’”aveuglement politique d’un président factice, inventé de toute pièce par une armée acculée et aux abois et qui se trouve là où il est juste pour remplir la mission de détourner l’attention vers un ennemi extérieur”, souligne M. Tossa dans une analyse intitulée “Tebboune, la farce au pouvoir!”. Il s’agit aux yeux de l’analyste d’une tentative visant à “gagner du temps et tenter de dégonfler les frustrations”. “La sortie de Tebboune sur le Roi Mohammed VI, alors qu’elle viole toutes les règles de bienséances diplomatiques, de toute façon étrangères à sa culture et son éducation, reflète aussi la puissance du coup rude que le régime algérien vient de subir dans la mésaventure du chef des séparatistes du Polisario”, relève M. Tossa dans cette analyse publiée sur le site Atlasinfo. A l’égard du Maroc, ajoute-t-il, le président algérien reste fidèle à sa “légendaire haine” contre ce pays qui est devenu un trait caractéristique de son tempérament. “On savait le président Bouteflika malade de sa jalousie morbide à l’égard du Maroc, on retrouve aujourd’hui Tebboune, un homme qui respire la détestation atavique du Maroc et des Marocains dans tous ses gestes”, soutient-il. Pour le politologue, Tebboune est “tout sauf un homme politique” et “encore moins un homme d’Etat”. “Il n’est ni plus ni moins qu’un de ses nombreux apparatchiks à l’intelligence limitée dont pullule l’administration algérienne et à qui des circonstances politiques exceptionnelles ont offert un destin présidentiel, alors que tout le destinait à végéter toute sa vie sous le costume obscur d’un cinquième couteau avec l’anonymat comme seul signe distinctif”, observe-t-il. Et de souligner que l’interview qu’il vient d’accorder au magazine «Le point» ressemble à s’y méprendre à une interview réalisée par des journaux satiriques comme « Al Manchar » ou « Le Gorafi » où le trait de la caricature est volontairement exagéré, où le second degré est un mode d’écriture et de pensée. Si Le point l’avait présenté comme une interview imaginaire, fantasmée, cette démarche aurait pu à la limite arracher quelques éclats de rires par-ci, quelques rictus d’indignation par-là, suivis de quelques fous rires moqueurs pour en souligner les gros sabots dans la pensée et la lourdeur des visions, note M. Tossa. On aurait pu dire: voilà un arrangement avec la réalité à la sauce satirique pour un but ludique et créatif, mais, observe le politologue, le “malheur de la gouvernance algérienne c’est qu’il s’agit d’une vraie rencontre avec de vraies déclarations d’un homme à la tête d’un Etat névrotique qui balance tout ce qui lui passe par la tête et qui confirme tous les jours l’ampleur de son imposture”. Tebboune semble oublier que quand les militaires conduits par le général Gaid Salah avaient décidé d’enterrer le cinquième mandat comme solution pour dégoupiller la fronde populaire, ils étaient à la recherche d’un homme “incolore, inodore, sans personnalité, limite analphabète politiquement pour assurer la transition et l’apparente rupture dans la continuité”, rappelle-t-il. Et M. Tossa de poursuivre que Gaid Salah, alors homme fort du moment, avait choisi Tebboune pour sa “capacité à se limiter à un exercice de figuration, à n’attirer aucune lumière et, dans les pires des cas, de servir de paratonnerre à une inextinguible haine des Algériens à l’égard de leur classe gouvernante”. Aujourd’hui, Tebboune vient leur livrer un “mensonge gros” comme les montagnes du Hoggar selon lequel l’armée algérienne ne s’occupe pas de politique. Qui pourrait croire une telle affirmation, lui la pure création des chefs de casernes algériennes? s’interroge le politologue. Et toute l’interview du Point est sur ce mode de “déni, de mensonges et d’affabulation”, relève-t-on, ajoutant que le président algérien, qui a le “charisme d’une huître”, est tellement pris dans son “délire pathologique qu’il se voit lui comme le produit du Hirak qui avait et qui continue de secouer les fondations du pouvoir algérien, qu’il se pense dans une forme de schizophrénie manifeste comme l’icône de cette colère populaire qui continue de battre le pavé algérien contre vents et marées”. Mais la réalité est bien différente car Tebboune est “placé là où il est par un clan mafieux dans la gouvernance a lamentablement échoué comme le montre la situation politique et économique du pays dont les dernières faillites sont illustrées par une gestion catastrophique des gestions de l’impact du Covid, du manque cruel de vaccins et de l’amateurisme dangereux du déconfinement”. “Échec aussi sur toute la ligne quand le pays est transformé en une prison avec des arrestations arbitraires au quotidien, la torture comme mode de gestion des colères au point de susciter des inquiétudes internationales”, observe M. Tossa. La meilleure preuve en est qu’à son retour précipité à Alger, le régime algérien, Tebboune et le chef de l’armée Changriha, étaient dans l’obligation d’organiser une mini pièce de théâtre filmée sur leur visite au malade Mohamed Benbattouche, alias Brahim Ghali, sur son lit d’hôpital. Dans les quelques mots que Tebboune a prononcé à son chevet, le président algérien a encore donné la preuve de l’étendue de son “ignorance et de sa démagogie” en remerciant Brahim Ghali d’avoir bien voulu répondre aux questions de la justice espagnole, explique-t-il. “Tebboune est non seulement une malédiction pour les Algériens qui le voient incarner la faillite de leur Etat et l’avortement de leurs rêves de changement, il est aussi une malédiction pour toute la région condamnée à attendre le moment de son départ et de son dégagement pour pourvoir espérer un avenir meilleur”, renchérit M. Tossa. “Tebboune est un homme qui insulte ouvertement l’avenir et parce qu’il le fait consciemment, il fait partie de ces noms d’hommes apolitiques à jeter vite dans les poubelles de l’histoire”, conclut-il.