Trois questions au délégué régional de l’Office du développement de la coopération à Laâyoune

Le délégué régional de l’Office du développement de la coopération (ODCO) à Laâyoune, Abdelghani Akachat, évoque dans cet entretien avec la MAP le rôle des coopératives dans la réalisation du développement, l’amélioration des conditions de vie de leurs membres, la création des postes d’emploi et la lutte contre le chômage et la pauvreté. Il met aussi en avant les efforts consentis par l’ODCO en vue d’accompagner l’action coopérative dans cette conjoncture délicate pour cause de Coronavirus (Covid-19). 1- Quel rôle pour les coopératives sur les plans économique et social dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra? Les coopératives sont considérées comme un outil de développement durable aux niveaux économique et social. Ces coopératives ont ouvert de nouveaux horizons pour créer des projets économiques et sociaux qui contribuent efficacement à lutter contre le chômage et la pauvreté et à intégrer les petits producteurs au marché. Les coopératives, en tant qu’institutions de solidarité sociale, jouent un rôle majeur, car elles contribuent directement ou indirectement à améliorer le statut social de leurs membres, à améliorer leurs conditions de vie et à atteindre un niveau social décent pour eux et leurs familles. S’y ajoutent l’autonomisation économique des femmes, le renforcement du pouvoir d’achat des individus et le maintien de la stabilité sociale et économique. L’objectif est principalement de faire de ces organisations un facteur efficace pour la promotion du tissu économique et social, en plus de contribuer à la lutte contre la pauvreté, la vulnérabilité et l’exclusion sociale. Il s’agit aussi de la création d’entreprises modernes et structurées et le lancement de projets générateurs de revenus. 2 – Quelle évaluation faites-vous de l’implication des femmes dans l’action coopérative? Selon les données actuellement disponibles, la création de coopératives dans la région de Laâyoune-Sakia El Hamra a connu un développement remarquable, que ce soit en termes de quantité ou de qualité, en particulier celles féminines. La région compte environ 769 coopératives féminines en 2020, composées de 5271 membres, tandis que le nombre n’a pas dépassé les 393 au cours de l’année 2015. La création de coopératives féminines dans la région a ainsi grimpé de plus de 95% au cours des cinq dernières années, ce qui montre clairement la forte demande pour l’action coopérative. Les coopératives productives sont réparties en plusieurs domaines et secteurs porteurs, dont l’artisanat qui occupe le premier rang en termes de nombre, suivis de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, des herbes médicinales, de l’environnement et de la valorisation des produits maritimes, des services, ainsi que de l’éducation et de la formation. Cet effort a permis de renforcer la participation des femmes à la vie économique, d’augmenter les opportunités d’emploi décent et de faire émerger des femmes leaders dans leurs domaines d’activité. – Comment gérez-vous le secteur en ce temps de pandémie? L’ODCO a œuvré pendant le confinement à renforcer les capacités des collaborateurs à travers des sessions de formation à distance en coordination avec certains partenaires, améliorer la méthode de coopération et de partenariat, poursuivre le processus de sensibilisation à l’importance de l’action coopérative et soutenir et accompagner les coopératives. A cela s’ajoute la mise en œuvre de la loi n° 12.112 relative aux coopératives, ainsi que la promotion du secteur coopératif, pour encourager la création de nouvelles coopératives et pour soutenir celles déjà opérationnelles. Il s’agit également du lancement de l’Initiative du Prix National pour la meilleure idée de développement d’un projet de coopérative féminine « Lalla al Moutaaouina », en partenariat avec le secteur privé, pour marquer la Journée internationale de la femme organisée sous le slogan « Les coopératives, un levier pour l’autonomisation économique des femmes ».