Accord de pêche UE/Maroc: une gifle pour le Front Polisario la veille des négociations

La décision du Conseil de l’Union européenne du 29 novembre 2018 adoptant l’accord de pêche UE/Maroc, qui inclut une extension aux eaux adjacentes au territoire du Sahara occidental, a frustré le front du Polisario.

Le soit disant  ministre sahraoui délégué pour l’Europe, Mohamed Sidati a indiqué que le Front Polisario « a pris note sans surprise mais avec consternation » cette décision européenne.

Cette décision parvient la veille de la table ronde prévue les 05-06 octobre à Genève qui réunit l’émissaire de l’ONU au Sahara, Horst Kohler, le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, avec l’espoir de relancer les négociations sur ce territoire disputé, au point mort depuis 2012.

Le Polisario, appuyé par l’Algérie, a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique (RASD) et réclame l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour régler le conflit né au moment du départ des colons espagnols.

Le Maroc contrôle dans les faits 80 % de ce territoire désertique de 266 000 km2 et traite comme ses dix autres provinces cette région dotée d’un millier de kilomètres de littoral atlantique poissonneux et d’un sous-sol riche en phosphates. Rabat rejette toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté, invoquant la nécessité de préserver la stabilité régionale. Le Maroc ne transigera pas sur son « intégrité territoriale » et sur la « marocanité du Sahara », comme l’a récemment répété le roi Mohammed VI.

Pour le Polisario, « tout peut être négociable, sauf le droit inaliénable et imprescriptible de notre peuple à l’autodétermination », a déclaré à l’AFP Mhamed Khadad, membre du secrétariat national du Front Polisario et président de la commission des affaires extérieures.

 

.