Le Maroc attend de l’Angola une neutralité dans le conflit du Sahara Occidental
Le Maroc a fait un nouveau pas dans son rapprochement avec l’Angola, un des treize pays anglophones d’Afrique Australe qui reconnaissent encore la prétendue république sahraouie «RASD» et soutiennent les revendications indépendantistes du Front Polisario.
Après vingt ans de coupure, les deux pays ont repris contact avec la signature ce lundi 19 juin à Rabat, de deux accords portant sur la suppression des visas pour les passeports diplomatiques, de service ou spécial et l’engagement des départements des affaires étrangères marocain et angolais de tenir régulièrement des consultations concernant les relations bilatérales et les questions d’intérêt commun.
Les deux accords ont été signés à l’occasion de la visite au Maroc, du ministre angolais des Relations extérieures, Georges Rebelo Chikoti au terme d’un entretien d’une heure avec son homologue marocain, Nasser Bourita, suivi d’un point de presse conjoint qui s’est focalisé sur le dossier du Sahara marocain.
Dans ce conflit, l’Angola, qui a longtemps manifesté une position carrément hostile au Maroc, semble ces derniers mois, faire preuve d’un peu plus de retenue dans ses positions.
En effet, le jeudi 15 juin à Luanda, Georges Rebelo Chikoti recevait le soi-disant ministre des A.E du Polisario, qui a tenté en vain, de le dissuader de ne pas se rendre à Rabat ou du moins de reporter son voyage à l’après sommet de l’UA du 4 juillet prochain à Addis Abeba. Mais Chikoti a sèchement rejeté les deux suggestions.
Lors de leur point de presse, Nasser Bourita n’a pas caché le souhait du Maroc de voir l’Angola adopter une position de neutralité dans le litige qui l’oppose au Polisario.
Pour Bourita, cette « première visite d’un ministre angolais depuis près de 20 ans», traduit «une volonté conjointe d’ouvrir une nouvelle page de nos relations bilatérales». Aujourd’hui, a-t-il assuré, l’Angola «est dans une disposition plus constructive (…) On souhaite que cela évolue vers une neutralité réelle sur le dossier du Sahara».
Tout récemment, l’Angola s’était engagée, par la voix de son ministre des Relations extérieures, à apporter la meilleure contribution possible pour aider à trouver une solution politique au différend territorial autour du Sahara marocain.
Tout en faisant preuve de certaines réserves diplomatiques, Georges Chikoti a réaffirmé que son pays entend favoriser toute sorte de dialogue et de résolution du conflit dans le sens des résolutions de l’ONU.
« Nous ne pouvons plus ignorer le fait que le Maroc soit revenu dans la famille africaine», a-t-il souligné, ajoutant que «jusqu’ici, nous avions une perspective qui ne nous permettait pas de nous rencontrer et discuter paisiblement».
« La question du Sahara est traitée au niveau des Nations Unies», a précisé Chikoti, avant de conclure que «les premiers intéressés sont le Maroc, les sahraouis et l’ONU. Ce n’est pas à nous de donner une solution ».
Les propos tenus par les deux ministres laissent présager l’ouverture d’une nouvelle page amicale dans les rapports entre le Maroc et l’Angola.