L’Algérie et le Polisario pris de court par le Maroc sur l’échiquier africain

La diplomatie algérienne et la direction du Polisario sont pris de court par l’offensive diplomatique et économique qu’opère le Maroc sur l’échiquier africain, à l’initiative du Roi Mohammed VI.

Après avoir conforté le positionnement de son Royaume en Afrique francophone, et obtenu sa réadmission triomphale au sein de l’Union Africaine (UA), Mohammed VI appréhende et avec finesse, une démarche de rapprochement inédite avec les pays de l’Afrique anglophone.

A travers cette démarche d’envergure, le souverain marocain semble vouloir amputer le mal à ses racines, puisque la prétendue république sahraouie «RASD» est née en terre africaine sur le sol algérien et c’est en Afrique que le Polisario compte le plus de soutiens pour ses revendications territoriales sur le Sahara marocain.

C’est dans ce contexte que le roi Mohammed VI a entamé ce dimanche une visite officielle en Zambie qui a été précédée par des visites similaires au Soudan du Sud et au Ghana, et sera suivie par d’autres visites dans au moins trois autres pays africains.

Faut-il rappeler à ce titre, que le Ghana et la Zambie sont deux de l’Afrique anglophone très hostile à la souveraineté du Maroc, mais qui ont fait partie des 28 pays signataires d’une motion adressée le 18 juillet 2016, à la présidence de l’UA, pour «réclamer la suspension des activités de la RASD» au sein de l’Union africaine.

Faut-il aussi rappeler que les rapports un peu douteux tissés entre les régimes d’Alger et de Pretoria ont transformé pendant longtemps, l’Afrique anglophone en une chasse gardée de l’Algérie et où elle a le plus de soutiens dans sa bataille diplomatique acharnée contre son voisin marocain autour du Sahara Occidental.

En mettant fin à la politique de la chaise vide du Maroc au sein de l’organisation panafricaine, Mohammed VI est résolu à ratisser large en Afrique, sans exclure les rares pays pro-Polisario, le but étant de soustraire le plus tôt possible, toute reconnaissance africaine à la prétendue république sahraouie.

A noter aussi que le Maroc a à son avantage, d’avoir tendu généreusement la main aux pays africains pour une coopération tous azimuts, tandis que l’Algérie qui s’appuyait à 90 % sur les revenus des hydrocarbures, ne trouve plus rien à offrir au continent depuis qu’elle été mise à genoux par la chute des prix de l’or noir.