Le chef du Polisario transféré d’urgence à un hôpital en Espagne
Le chef du Polisario, Brahim Ghali qui serait gravement malade, a été transféré d’urgence en Espagne, où il a été admis dans un hôpital spécialisé de Madrid, a-t-on appris de sources concordantes.
Selon des sources médicales madrilènes, Ghali doit subir une opération chirurgicale pour une tumeur cancéreuse à l’estomac.
Avant son acheminent en Espagne où le chef du Polisario est cité à comparaître devant l’Audience Nationale, pour «torture, disparitions forcées, détention illégale, viols et abus sexuel, et graves violations des droits de l’Homme», le gouvernement algérien aurait dû solliciter des autorités espagnoles, la suspension du mandat d’amener lancé contre Ghali, en raison de la gravité de son état de santé.
Depuis 2008, le tortionnaire des camps de Tindouf est cité à comparaître devant l’Audience nationale, la plus haute juridiction pénale espagnole, pour répondre de ces forfaits commis en tant que haut cadre du Polisario dans les camps de Tindouf et à l’encontre d’une trentaine de pêcheurs canariens tués sous ses ordres, alors qu’il dirigeait une milice armée qui opérait au large du Sahara Occidental entre 1976 et 1989.
Mais le mis en cause ne s’est jamais présenté devant le juge espagnol, Pablo Ruz qui demande à l’auditionner après avoir entendu les témoignages de plusieurs de ses victimes.
L’arrivée du tortionnaire de Tindouf à Madrid n’est pas passée inaperçue. Plusieurs associations espagnoles et sahraouies se sont mobilisées pour exiger son arrestation après sa convalescence, afin qu’il réponde des lourdes accusations qui pèsent contre lui.
Le juge José de la Mata de l’Audience Nationale, avait décidé cet été, de rouvrir ce dossier, suite à deux plaintes, dont l’une a été déposée par l’Association Sahraouie pour la Défense des Droits de l’Homme (ASADEH) à l’encontre de Brahim Ghali et de 28 autres mis en cause, dont des officiers supérieurs de l’armée algérienne pour des crimes commis à Tindouf, entre 1974 et 1988.
Lors de leur audition par le juge de l’Audience Nationale, les victimes de ces tortionnaires, avaient livré des témoignages accablants sur les tortures et les traitements inhumains qu’elles avaient subis dans les geôles du Polisario. Ces rescapés ont également dévoilé devant la Cour, les noms des détenus sahraouis froidement assassinés sous la torture ainsi que ceux des tortionnaires responsables de ces crimes macabres.
A présent que le principal accusé se trouve sur le sol espagnol, son sort dépend du poids que peut avoir la justice pour convaincre l’exécutif espagnol à neutraliser le prévenu à sa sortie de l’hôpital.