Sahara: le Maroc juge les conditions réunies pour réintégrer l’UA
Le Maroc a décidé de réintégrer l’Union Africaine (UA), une décision qui ne devrait être qu’une formalité, puisque la majorité des pays africains ne reconnaissent plus la république du Sahara revendiquée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie, et dont l’admission au sein de l’OUA en 1984 était à l’origine du départ du Maroc.
Dans un message adressé dimanche au sommet de l’UA, réuni à Kigali, le roi Mohammed VI a appelé l’organisation continentale à se conformer à la légalité internationale. La république du Sahara qui ne remplit aucun des critères constitutifs d’un Etat souverain, « n’est membre ni de l’Organisation des Nations Unies, ni de l’Organisation de la Coopération Islamique, ni de la Ligue des Etats arabes, ni d’aucune autre institution sous régionale, régionale ou internationale », a rappelé le souverain marocain.
La décision du Maroc intervient également à l’appel de nombreux pays africains qui demandent que le Maroc retrouve sa place au sein de l’UA. « Ce moment est donc arrivé », a affirmé Mohammed VI, rappelant qu’en quittant l’OUA, le Maroc n’a jamais quitté l’Afrique. « Il a seulement quitté une institution, en 1984, dans des circonstances toutes particulières. Ces circonstances expliquent « le sentiment légitime que la reconnaissance d’un pseudo état était dure à accepter par le peuple marocain ».
Quant au Maroc, plus de trois décennies après son départ de l’OUA, jamais l’Afrique n’a été autant au cœur de sa politique étrangère et de son action internationale. L’importante implication des opérateurs marocains et leur forte présence dans le domaine de la banque, des assurances, du transport aérien, des télécommunications et du logement, font que « le Royaume est à l’heure actuelle le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest », précise le souverain chérifien.
C’est pourquoi, sur la question du Sahara, l’UA ne peut supporter plus longtemps les fardeaux d’une « erreur historique et d’un legs encombrant ». L’UA ne peut, seule, préjuger de l’issue de la question du Sahara, dont le processus de règlement est parrainé par l’ONU. Par sa neutralité retrouvée, l’UA « pourrait, par contre, contribuer d’une manière constructive à l’émergence de cette solution », a insisté Mohammed VI.