Sahara: la Zambie retire sa reconnaissance de la république du Polisario

harry

La Zambie a décidé de retirer sa reconnaissance de la république du Sahara, la « RASD » auto-proclamée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie, réduisant ainsi le nombre de pays africains donnant encore du crédit à cette république qui n’est pourtant reconnue ni par l’ONU, ni par aucune grande capitale dans le monde.

L’annonce de cette décision a été faite, samedi soir à Rabat, par le ministre zambien des Affaires étrangères, Harry Kalaba, à l’issue d’un entretien avec le ministre marocain délégué aux affaires étrangères, Nacer Bourita. Avec ce retrait de reconnaissance de la république du Polisario par la Zambie, le Maroc réalise une percée dans le camp des pays africains anglophones qui avaient reconnu l’entité séparatiste dans les années 1970.

Cette vague de reconnaissances qui s’était produite au plus fort de la guerre froide, avait été obtenue sous l’influence, voire les pressions du président algérien Boumediene et libyen Mouammar Kadhafi. Quant aux pays africains francophones d’Afrique de l’Ouest, ils soutiennent pour la plupart le Maroc et restent majoritairement sourds aux revendications séparatistes du Polisario sous l’impulsion de l’Algérie.

Aujourd’hui, la vague provoquée par l’affrontement Est-Ouest s’est estompée et seule une vingtaine de pays africains sur les 54 que compte le Contient reconnaît encore la république revendiquée par le Polisario.

Pour l’Algérie, la décision de la Zambie tombe très mal. En effet, le retrait de reconnaissance de Lusaka au Polisario intervient à la veille des réunions de préparation du sommet de l’Union africaine, qui doit se tenir du 16 au 18 juillet au Rwanda. Ce qui devrait apporter de l’eau au moulin des pays africains francophones qui soutiennent le Maroc.

Elle intervient également au lendemain de la désignation de Brahim Ghali, l’homme de l’Algérie, à la tête du Polisario en remplacement de Mohamed Abdelaziz, décédé le 31 mai dernier. Le choix de Brahim Ghali ne fait pourtant pas l’unanimité parmi les sahraouis des camps de Tindouf. Il devrait même affronter l’hostilité de certains courants dissidents comme Khat Achahid ainsi que les partisans de la solution de l’autonomie au Sahara proposée par le Maroc.