La nouvelle direction du Polisario bombardée de toutes parts
La direction reconduite à la tête du Polisario lors de son 14ème congrès tenu en décembre dernier dans les camps de Tindouf, se trouve ces derniers jours, prise sous les feux de la dissidence interne et des opposants exilés.
Le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et ses proches collaborateurs, ont à peine fêté leur reconduction dans leurs fonctions que fusent les voix des contestataires à Tindouf comme ailleurs notamment en Espagne, où vivent en exil, de nombreux dissidents et opposants sahraouis.
Après les tirs du mouvement dissident «Khat Achahid» (la voix du martyr) de Mahjoub Salek un ex-cadre du Polisario établi en Espagne, et qui a vivement contesté la légitimité de la vieille/nouvelle direction et appelé le Maroc à mettre en œuvre son plan d’autonomie au Sahara occidental, qu’un autre mouvement basé à Tindouf, a dénoncé dans une vidéo sur les réseaux sociaux, ce qu’il a qualifié de «mascarade», la reconduction de Mohamed Abdelaziz et de son staff, pour un 12ème mandat à la tête du Front.
Si le mouvement de Mahjoub Salek conteste à la direction du Polisario «le droit de négocier au nom du peuple sahraoui avec le gouvernement marocain pour décider de notre destin et notre avenir», le mouvement « des jeunes pour le changement » formé en 2014, a lancé cette semaine, un appel de détresse aux Etats Unis, leur demandant d’assurer une protection à ses militants qui courent le risque d’être l’objet d’une liquidation physique par les tortionnaires et agents sécuritaires du Polisario.
Abdelaziz et ses coéquipiers sont par ailleurs sur le qui-vive depuis l’annonce, par l’Association canarienne des victimes du terrorisme (ACAVITE) de vouloir porter plainte contre eux pour crime contre l’humanité.
Selon la présidente de cette association basée à Las Palmas aux Iles Canaries, Lucia Jimenez, près de 300 ressortissants espagnols ont été assassinés les hommes du Polisario dans les années 70 et 80.
Les autorités de Madrid ont en effet, reconnu pour la première fois officiellement, que de 130 ressortissants espagnols originaires notamment des Iles Canaries ont été victimes d’actes criminels du Polisario.
Le ministère espagnol de l’intérieur a précisé dans la foulée, que la loi 29/2009, a octroyé à ces victimes «le même statut que celui qui a été consenti à d’autres victimes du terrorisme», assimilant ainsi, les actes du Polisario à des actes de terrorisme.
En raison de ces nouveaux développements, les dirigeants du Polisario vont réfléchir à deux fois avant de songer à mettre les pieds sur le sol espagnol.