Polisario-Détournement: L’UE très embarrassée
L’Union Européenne (UE) «finance le Polisario, alors que les fonds européens ne devraient pas servir à cela», a déploré lundi à Bruxelles, la présidente de la Commission contrôle budgétaire (CONT) au Parlement européen, Ingeborg Grassle.
Revenant sur les révélations accablantes de l’Office européen de lutte anti-fraude (OLAF) sur le détournement par le Polisario et des responsables algériens, de l’aide humanitaire de l’UE aux populations de Tindouf, Ingebord Grassle a qualifié cette affaire de «scandale de premier ordre».
Intervenant lors d’une réunion de la CONT au siège du PE à Bruxelles, l’eurodéputée allemande du Groupe du Parti Populaire européen (PPE) a regretté que le rapport de l’OLAF «nous a appris que l’UE finance le Polisario, alors que les fonds européens ne devraient pas servir à cela».
« Tout ce que l’UE croit faire en bonne conscience en faveur de la population de Tindouf est détourné », a-t-elle martelé, estimant qu’il est «scandaleux de faire payer aux populations des camps de Tindouf l’accès à l’aide humanitaire que l’UE leur accorde gracieusement». Depuis 1975, l’UE verse chaque année près d’un million d’Euros, sous forme d’aide humanitaire aux populations des camps de Tindouf.
Suite aux révélations de l’OLAF, le Parlement européen a finalement réagi, en appelant l’UE à adapter les subventions octroyées aux besoins réels de la population séquestrée à Tindouf.
«L’UE doit instamment adapter l’aide aux besoins réels de la population de Tindouf afin de mettre un terme à toutes sortes de trafics et au détournement de l’aide humanitaire», a exhorté l’eurodéputée allemande, Ingeborg Grassle.
Dans son rapport rendu public fin janvier dernier à l’initiative du Médiateur européen, l’OLAF révèle qu’une partie importante de l’aide européenne est détournée de façon organisée depuis plusieurs années et ce, dès son débarquement dans le port algérien d’Oran. L’aide détournée est revendue pour le compte de hauts officiels algériens et des dignitaires du Polisario, ajoute l’OLAF, précisant que pour avoir des aides accrues, la direction du Polisario avec la complicité des gouvernants d’Alger qui rejettent tout recensement des populations de Tindouf, avancent un effectif surestimé du nombre des habitants des camps. Encore faudra-t-il que les agences spécialisées de l’ONU soient autorisées à recenser et enregistrer ces populations.