Le Polisario dérouté par le nouveau Modus operandi des manifestants à Tindouf
Les Sahraouis issus de la tribu Rguibat-Labouihat multiplient ces derniers jours, les marches et sit-in dans les camps de Tindouf, pour faire entendre leurs voix et faire prévaloir leurs droits.
Ce qui a complètement dérouté les dirigeants du Front Polisario, c’est le nouveau modus operandi imaginé par les protestataires qui ont opté pour la mobilité à travers les camps pour échapper au contrôle des milices sécuritaires.
Bravant l’ordre imposé par le Polisario, les jeunes manifestants font désormais fi des autorisations administratives préalables pour leurs déplacements d’un camp à l’autre.
Se prêtant au jeu du chat et de la souris, les manifestants passent ces derniers jours, d’un camp à l’autre, sans prévenir et une fois sur place, ils sont aussitôt rejoints par une foule d’habitants du camp.
Pas plus tard que samedi 22 novembre, près de 900 Sahraouis des Rguibat observaient des sit-in devant le siège du HCR et le quartier général (QG) du Polisario à Rabouni, pour exiger la libération de leurs proches arrêtés et enfermés dans la fameuse prison de «Dhaïbia», au lendemain de la libération de Mahjouba Addaf, une jeune Espagnole d’origine sahraouie, empêchée de retourner chez sa famille adoptive à Valence, en Espagne.
Ce qui enrage le plus le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz et ses collaborateurs, témoigne au téléphone un habitant de Rabouni, c’est que les manifestants ne se contentent plus de leurs revendications habituelles, mais ils vont jusqu’à brandir des drapeaux marocains en scandant que «le Sahara est marocain».
La nouvelle stratégie des protestataires, rapporte le même témoin, fait vibrer la vielle garde du Polisario qui craint de voir ces manifestations de masse se transformer en une véritable insurrection difficilement contrôlable.
Devant l’ampleur que commencent à prendre ces manifestations, la direction du Polisario qui, après avoir décrété l’état d’urgence et imposé un couvre-feu dans les camps à partir de 20 heures, tente à présent, de calmer les esprits et de négocier une accalmie avec les porte-paroles des manifestants.