Les camps de Tindouf en ébullition
Les camps de Tindouf que contrôle d’une main de fer le Front Polisario avec le parrainage et la bénédiction du régime algérien, n’ont jamais été plus agités qu’aujourd’hui.
Ayant patienté pendant près de quarante ans pour voir venir une solution définitive au conflit du Sahara Occidental, les habitants des camps ne veulent plus rester les bras croisés dans des conditions de frustration et de précarité absolue. Selon un vieux cadre du Polisario, de la tribu R’guibat joint par téléphone au camp d’Awserd, la situation dans les camps est devenue explosive. Les Sahraouis qui souhaitaient un changement de l’équipe dirigeante au Palais El Mouradia conduite par l’agonisant Abdelaziz Bouteflika, paralysé dans son fauteuil roulant depuis son hospitalisation à Paris pour un AVC, se sentent totalement désespérés par la candidature de ce dernier pour un quatrième mandat. Pour eux, ajoute, notre interlocuteur, le maintien à la tête du pouvoir à Alger, de Bouteflika un faucon du clan du défunt Houari Boumediene qui était à l’origine de l’éclatement du conflit sahraoui, signifie tout simplement le maintien du statut-quo.
Pour toutes ces raisons, ajoute O.L R’guibi, les habitants ont bravé la peur et la phobie sociale qui ont longtemps régné dans les camps, pour crier haut et fort leur refus du statut-quo qui leur imposé.
Les mouvements de jeunes contestataires qui ont proliféré ces dernières années, ne cachent plus leur soutien à la proposition marocaine d’autonomie qui constitue à leurs yeux, le seul moyen d’échapper à leur calvaire et de pouvoir rejoindre la terre de leurs aïeuls dans la zone sud du Maroc.
O.L R’guibi a confirmé qu’au début de cette semaine, les drapeaux marocains ont été dressés sur les murs de sables érigés autour des camps et des tracts appelant au soutien du plan d’autonomie pour le Sahara ont été partout distribués. Certains jeunes dissidents sahraouis appellent même au rattachement de Tindouf au territoire marocain dont il a été amputé dans le sillage de la guerre des sables de 1963.
Dans ces tracts, les jeunes d’un nouveau mouvement contestataire dénommé « Barakat », précise par ailleurs, le président du « Forum canario-sahraoui », Miguel Ortiz Asin, réclament la fin des souffrances endurées par la population de Lahmada et dénoncent la corruption qui sévit dans les rangs des dirigeants du Polisario.
Il s’agit de la première fois depuis 40 ans que les habitants des camps, qui « chaque année réclament de rejoindre leurs familles de l’autre côté » de Tindouf, brandissent des drapeaux marocains expriment ouvertement leur soutien au plan d’autonomie marocain au Sahara Occidental.