Les camps de Tindouf définitivement blacklistés par Madrid

Il apparaît aujourd’hui clairement que la récente évacuation des coopérants espagnols des camps du Polisario, dans le sud-ouest de l’Algérie, était pleinement justifiée. Madrid a assuré avoir reçu des informations très crédibles sur une tentative « imminente » d’enlèvement de ses ressortissants présents à Tindouf.
Le ministère espagnol des affaires étrangères a précisé le 7 août que cette évacuation a été décidée après que les services espagnols aient reçu des informations sur une « menace réelle d’enlèvement imminent de coopérants espagnols dans les camps de Tindouf ». Le chef de la diplomatie espagnole José Manuel Garcia-Margallo était intraitable à ce sujet. « Les informations dont nous disposons sont sûres », avait-il tranché après les protestations du Polisario et de l’Algérie.

Pour faire revenir Madrid sur sa décision, le front Polisario qui lutte avec le soutien de l’Algérie pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, avait multiplié les gestes rassurants. Le quotidien à grand tirage El Pais, a même rapporté depuis Tindouf que la gendarmerie algérienne et les troupes du Polisario avaient « renforcé les mesures de sécurité » autour du fief du front Polisario. Mais Madrid était déterminé à éviter de nouveaux kidnappings comme ceux d’octobre dernier, lorsque deux travailleurs humanitaires Espagnols et une Italienne ont été enlevés à l’intérieur des camps du Polisario à Tindouf. Il a été établi par la suite que ce rapt a été le fruit d’une opération conjointe entre des éléments du Polisario et des groupes islamistes armés, qui se sont chargés d’emmener  les otages jusqu’au Mali.
Après des mois de détention, les trois occidentaux, deux femmes et un homme, ont finalement été relâchés le 18 juillet dans le nord du Mali. Leur libération a été concédée par les islamistes du Mujao, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest, contre le paiement d’une forte rançon de 15 millions d’euros et la libération de quelques uns de leurs compagnons jihadistes.