Sahara Occidental : Après un 8ème round, les pourparlers informels toujours dans l’impasse
Le processus de règlement du plus vieux conflit du continent africain se trouve toujours dans l’impasse. Le huitième round, les pourparlers informels tenus du 19 au 21 juillet à Greentree, Long Island, près de New-York, en présence de l’envoyé personnel du S.G de l’Onu pour le Sahara, Christopher Ross, n’a pas fait avancer les choses. Le constat est de Christopher Ross lui-même, qui a été obligé, encore une fois, de déclarer non sans regret, que « chaque partie a continué à rejeter la proposition de l’autre comme base unique des négociations à venir ». Le chef de la délégation marocaine, le ministre des Affaires étrangères, Taib Fassi-Fihri perçoit les choses sur un autre angle de vue en affirmant que la normalisation en cours des rapports entre le Maroc et l’Algérie pourrait fort bien « contribuer à la résolution » de la question du Sahara. Le chef de la diplomatie marocaine rejoint en cela, l’avis partagé de plusieurs diplomates et observateurs basés dans la région qui ont, à maintes reprises, affirmé que les clés de la solution de ce conflit se trouvent bel et bien au palais d’El Mouradia à Alger.
Sans l’aide et le soutien du pouvoir algérien, estiment-ils, le front Polisario et la fantomatique république sahraouie «RASD» n’existeraient plus. Mais tant que le régime algérien continue à s’agripper aux idéaux et principes qui remontent à l’époque de la guerre froide, soutiennent les mêmes diplomates et observateurs, le dossier du Sahara Occidental continuera à envenimer les rapports dans toute la région du Maghreb Arabe et à alimenter épisodiquement les tensions entre les pays voisins. Lors d’un point de presse, Fassi Fihri n’a pas manqué d’appeler l’Algérie à se conformer à la légalité internationale en veillant notamment au respect du droit humanitaire dans les camps de Tindouf. « La partie marocaine, a-t-il précisé, a réitéré son appel à la communauté internationale et à l’Algérie, en tant que pays hôte des réfugiés sur son territoire, d’appliquer d’abord et avant tout le droit humanitaire international, notamment l’organisation et l’enregistrement » des populations vivant depuis des décennies dans ces camps, en territoire algérien. Le chef de la délégation marocaine a de même regretté de constater encore une fois que les autres parties se « complaisent dans une posture figée », en dénonçant le « reniement du Polisario de ses engagements » notamment sur l’examen de la « question des droits de l’Homme que lui-même avait réclamé ». Ce round, a-t-il dit, a été également « une nouvelle occasion pour présenter l’initiative marocaine d’autonomie en ce qu’elle a de global et rappeler son caractère légitime tel qu’il a été souligné par le conseil de sécurité de l’ONU ». Fort de l’unité de son front intérieur autour de la question du Sahara, et de la légitimité et de la justesse de sa cause, le Maroc, a soutenu Fassi Fihri, ne restera pas les bras croisés et poursuivra sa marche de développement sur les plans socio-économique et culturel, mais aussi politique. Au cours de ce round, les parties ont poursuivi les « discussions sur les nouvelles idées énoncées par le Secrétaire général de l’ONU dans son dernier rapport au Conseil de sécurité. Elles ont exploré, selon Ross, « les moyens de faire participer des membres respectés d’un large groupe représentatif de la population du Sahara » à l’accompagnement du processus de négociation en cours entre elles. « Elles ont aussi entamé une discussion préliminaire sur des thèmes de gouvernance, tels que l’éducation, l’environnement, la santé, le déminage et les ressources naturelles. Les prochains pourparlers informels sur le Sahara auront lieu « après la session d’automne de l’Assemblée générale de l’ONU ».