Sahara : le conflit entrave la stratégie antiterroriste US dans la région
La poursuite du conflit du Sahara occidental prive non seulement les pays maghrébins d’un espace apaisé de développement économique, mais entrave également « la stratégie antiterroriste des Etats-Unis en Afrique du nord ». C’est la conclusion à laquelle est parvenu le magazine « American Foreign Policy Interests », publié par le Comité national pour la politique étrangère américaine. Cette paralysie des efforts antiterroristes américains dans la région est aggravée par le fait que les groupes d’AQMI, composés majoritairement d’anciens jihadistes du GSPC algérien, ont eu accès aux camps de Tindouf, contrôlés par le Polisario en Algérie.
Les jeunes sahraouis de Tindouf, désoeuvrés et frustrés par des années d’inaction dans le désert, sont devenus « une proie convoitée par les organisations criminelles et les groupes terroristes », estime le magazine américain. Ce danger devient d’autant plus menaçant que les frontières ont tendance à se confondre entre les groupes terroristes et les réseaux de trafiquants de drogue et d’armes qui sillonnent les espaces désertiques du Sahel. Ainsi, les spécialistes du terrorisme n’ont pas été surpris outre mesure lorsqu’ils ont appris que la plupart des trafiquants de drogues arrêtés lors du grand coup de filet opéré fin 2010 au Mali, venaient des camps du Polisario en Algérie. L’autre conséquence de la connivence entre réseaux mafieux et groupes terroristes, c’est la multiplication de l’enlèvement d’occidentaux qui sont échangés contre de fortes rançons ou tout simplement tués. Depuis 2003, le magazine US estime à une quarantaine le nombre d’occidentaux enlevés puis tués ou libérés contre de fortes sommes d’argent, souvent des centaines de milliers d’euros. Le butin récolté est ensuite utilisé pour faire de nouveaux recrutements et acquérir des armes et des moyens logistiques encore plus sophistiqués.