Sahara Occidental : la persistance du conflit aggrave la menace d’AQMI

Les discussions informelles entre le Maroc et le Polisario sur le dossier du Sahara Occidental reprendront le 21 janvier sous l’égide de l’ONU, alors que les pressions internationales s’intensifient pour en finir avec ce conflit régional qui persiste dans une zone gagnée progressivement par la menace terroriste d’AQMI.
Jusqu’à présent, les rencontres supervisées par le médiateur de l’ONU Christopher Ross, n’ont pas permis d’avancées notables. Le Polisario et l’Algérie, principal soutien du Front qui réclame l’indépendance du Sahara Occidental, refusent le plan d’autonomie proposé par le Maroc. Pourtant, en 2007, cette proposition avait permis de débloquer les négociations et de relancer le processus de règlement politique conduit par l’ONU. Le Conseil de sécurité avait estimé que la proposition d’autonomie constituait une base de négociations « sérieuse et crédible ».

Le blocage actuel paraît d’autant moins compréhensible que la région du Sahara et du Sahel est régulièrement secouée par l’activisme terroriste d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Formé en majorité de groupes de l’ex-GSPC algérien, AQMi a vite tissé des relations d’intérêt avec les trafiquants d’armes et de drogue qui prolifèrent dans la zone. Le grand coup de filet mené conjointement par les forces mauritaniennes et maliennes en décembre 2010, a permis d’arrêter plusieurs éléments du Polisario, membres de « l’un des trois principaux réseaux de trafiquants » dans la région.
L’imbrication croissante des activités d’AQMI avec les trafiquants en tous genres est devenue l’une des principales préoccupations des Etats de la région comme ceux d’Europe. Surtout que les opérations terroristes ciblent à la fois les ressortissants occidentaux et les pays de la région (Mali, Mauritanie, Niger). Ces derniers ont la plus grande peine à contrôler leurs territoires immenses et désertiques. C’est cette faiblesse d’AQMI pour les « Etats faibles » qui fait craindre aux dirigeants et experts occidentaux une dérive terroriste dans la région. Un constat qui a fait dire à un expert américain que « la dernière chose dont a besoin l’Afrique est un autre état dépendant et inepte».