Maghreb: Qui freine réellement le développement de l’UMA ?

Dans un entretien accordé, au moi de mars 2007, au quotidien espagnol « El Pais », le président de la république algérienne Abdelaziz Boutaflika interrogé sur le conflit du Sahara et ses conséquences sur l’avenir entre l’Algérie et le Maroc déclarait : « Je l’ai dit à plusieurs reprises en aucun cas, l’affaire du Sahara occidental ne sera à l’origine d’un « casus beli » déclaration de guerre entre l’Algérie et le Maroc, mais l’absence d’une solution juste et définitive pour le Sahara occidental sera un frein au développement de l’union du Maghreb Arabe ».
À la question sur l’éventuelle réouverture des frontières entre les deux pays, le chef de l’Etat algérien a indiqué « qu’il n’était point nécessaire de rappeler les circonstances de leur fermeture et les séquelles qui en ont découlé, d’où le retard dans leur ouverture ».
Le chef de l’Etat algérien aujourd’hui réélu est conscient que depuis beaucoup de choses ont changé, ce qui implique de dépassionner le débat autodétermination peuple, frontières héritées de la colonisation etc. ces termes sont devenus victimes de leur suremploi, et ne servent que des ambitions hégémonistes dévoilées avec le temps.
Il est évident que plus un concept est l’objet d’enjeux. Plus il est source de confusion, c’est ce que la communauté internationale a fini par comprendre. En refusant d’assagir sa créature, le Polisario de négocier sincèrement avec le Maroc, tout en donnant l’impression de vouloir le faire, inconscient du sort des pauvres innocents qu’il détient en otage et proclamant à chaque occasion sa menace de reprises des armes. L’Algérie oublie qu’elle ne rend pas service au mouvement qu’elle a créé.

A l’heure où toute la zone sahélienne devient un nouveau terrain de conquête du terrorisme dans une région inhospitalière. Les déclarations tranquillisantes du Président algérien ne mettent pas fin au drame que vivent les deux peuples frères algérien et marocain, qui brûlent d’envie de se rapprocher. Le maintient de la fermeture des frontières, une aubaine pour les contrebandiers de tous bonds installés dans un business prospère, un conflit artificiellement maintenu dans l’impasse, les marocains et les algériens, frères jumeaux, pleurent de leur cœur de vivre des jours si imparfaits. Ce que les peuples du Maghreb espéraient de Mr. Boutaflika, c’est de surmonter les soubassements de l’adversité, de reconsidérer les erreurs et réparer le réparable.
Le chef de l’Etat algérien est persuadé que le Maroc, Roi et peuple, ne renonceront pas au Sahara en tant que partie intégrante du Maroc, lui demander de remettre les clefs à d’autres relèves de l’absurde, penser qu’ils accepteraient une autre solution que l’autonomie sous souveraineté marocaine, c’est aussi de l’absurde. Mr. Boutaflika sait donc où se trouve le vrai frein au développement de l’union maghrébine, lui seul peut remettre sur la voie le train du Maghreb vers la paix et la concorde.