La mission humanitaire belge dans les camps de Tindouf

Le président de la mission humanitaire belge relative à la violation des droits des enfants dans les camps de Tindouf, le député fédéral Denis Ducarme, a indiqué que les témoignages que la mission a écoutés, samedi à Laayoune, lui donnent envie de s'intéresser davantage à la situation de ces enfants.


M. Ducarme, qui donnait une conférence de presse, dimanche à Rabat, aux côtés des autres membres de la mission, a précisé que son équipe compte prendre des contacts directs avec "un certain nombre de personnes qui se disent victimes de déportation à Cuba par le polisario", pour écouter leurs témoignages qui peuvent corroborer les déclarations "émouvantes" recueillies à Laâyoune.

Il a indiqué qu'il ira également cette semaine (du 9 au 11 octobre courant) à New York où il aura des contacts avec des représentants du polisario pour évoquer avec eux ces problèmes et discuter des formalités d'une éventuelle visite dans les camps de Tindouf.

Durant son passage à New York, le député belge s'exprimera devant la 4-ème commission de l'ONU afin de réclamer une enquête internationale sur cette problématique et, le cas échéant, les mesures visant à voir les droits internationaux de l'enfant pleinement respecter.

A Bruxelles, M. Ducarme pourrait aussi avoir des contacts avec la représentation algérienne auprès de l'UE. La mission humanitaire belge envisage également de visiter Cuba pour vérifier les témoignages recueillis concernant les déportations vers ce pays.

M. Ducarme a indiqué que la mission belge reviendra au Maroc, si nécessaire, et aura également des contacts avec un certain nombre de personnes qui ont déjà fait la demande à Bruxelles et peut-être à Madrid également.

Cette mission, qui se veut neutre, écoutera l'ensemble des parties pour élaborer un rapport équilibré, a tenu à préciser M. Ducarme.

"Au stade actuel, la mission humanitaire belge n'a pas conclu à quelques violations que ce soit, mais nous souhaitons continuer à travailler et voir si nous devons éveiller la Belgique, membre non permanent du conseil de sécurité, à demander à l'ONU de mener une enquête par rapport à ce qui pourraient être ces violations", a-t-il dit.

Il a ajouté que la mission humanitaire compte également contacter des ONG actives dans le domaine des droits de l'enfant et des droits de l'Homme pour leur demander de mener une enquête à ce sujet.

"Ce sont des choses qui demandent du temps et nous souhaitons prendre le temps nécessaire avant de tirer quelques conclusions que ce soit par rapport à cela (violation des droits de l'enfant)", a souligné M. Ducarme, qui a saisi l'occasion de sa rencontre avec la presse pour lancer un appel aux médias pour qu'ils s'inscrivent dans la démarche de la mission et jouer le rôle de relais entre elle et les personnes désirant apporter leurs témoignages sur les violations qu'ils auraient subies dans le cadre d'une déportation à Cuba ou de problèmes liés à la violation des droits de l'enfant à Tindouf.

Le député belge a précisé, dans ce cadre, que les membres de la mission vont contacter les médias marocains pour leur demander de communiquer les coordonnées relatives à cette mission humanitaire afin que les personnes qui veulent témoigner viennent en faire part et pour qu'un certain nombre de faits, déjà recueillis, puissent ne pas être présentés seulement comme des cas isolés.

Les autres membres de la mission ont mis l'accent, pour leur part, sur la neutralité de leur mission, son objet (droit de l'enfant) et la méthodologie scientifique suivie dans le cadre de ce travail de "longue haleine", qui ambitionne de sensibiliser les instances internationales et européennes à la situation des enfants sahraouis et leur apporter les outils nécessaires pour engager des enquêtes et prendre les décisions nécessaires concernant ce dossier.

Outre M. Ducarme, la délégation belge est composée de Mme Gisèle Mandaila, secrétaire d'Etat aux Droits des familles et aux personnes handicapées, Mme Delphine Bourgeois, Echevine d'Ixelle, M. Jean Pierre Malmendier, ex député et membre de l'association Marc Corinne (spécialisée dans les droits des enfants et l'assistance aux victimes), Monseigneur Jean Abboud, M. Gilbert Weizmann, membre du comité directeur de la communauté israélite en Belgique, Mme Samira Lahlou, administratrice auprès de la Ligue mondiale des droits des femmes et Mme Latifa Ait-Baala, conseillère politique auprès du parlement fédéral belge.