Eclairage : le Conflit du Sahara à l’aune du défi de l’union Méditerranéenne

La récente élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l’état français, et sa probable très forte implication dans une future union de la Méditerranée pousse à adopter une grille de lecture nouvelle sur le conflit du Sahara. En effet, toute union régionale a besoin d’un moteur, condition sine qua non pour dépasser les agendas particuliers, et construire la communauté de destins. Or le moteur ne peut souffrir des velléités de divergences, ni  de stratégies d’hégémonie. En effet, pour espérer voir un jour naître une union forte des pays de l’Euromed, il est nécessaire que les pays concernés s’appréhendent en tant que partenaires, et non comme concurrents. Or c’est précisément là que la principale pierre d’achoppement se situe. Le Royaume du Maroc et l’Algérie, acteurs incontournables du développement de l’Euromed, se livrent depuis maintenant trop longtemps à une guerre diplomatique sans merci sur la question du Sahara. Pourtant, les synergies potentielles existent entre les deux voisins, et ce, à tous les niveaux.

Il est donc essentiel, pour dépasser la crise actuelle, de se projeter dans le futur, en se basant sur deux idées forces, pragmatiques et réalistes. En premier lieu, il est inimaginable que le Maroc abandonne le Sahara. Il ne s’agit pas là de dresser à nouveau les raisons historiques –incontestables- de la légitimité historique que le Royaume a sur les provinces du Sud, mais simplement de bon sens. En effet, comment imaginer, qu’après tant d’efforts déployés, la sollicitation de la solidarité nationale, la construction du consensus, le Maroc puisse, subitement, décider d’abandonner le combat ?
En second lieu, en termes purement  stratégiques, il serait suicidaire pour la communauté des nations d’adouber un projet d’indépendance, étant donné les incertitudes qu’il comporte, tant sur les plans sécuritaires (lutte contre le terrorisme) qu’économiques.
L’enjeu est donc considérable, car il exige de toutes les parties concernées de se projeter, et de mettre au dessus de tout l’impérieuse nécessité de construire une union régionale forte, seul rempart possible aux effets pervers de la mondialisation.