Maroc/Royaume-Uni : Le réalignement stratégique
Londres – Les relations entre le Maroc et le Royaume-Uni ont connu, cette année, un tournant stratégique avec le soutien apporté par Londres au plan marocain d’autonomie pour le Sahara, fruit d’une Vision Royale qui a permis à la diplomatie marocaine agissante de convaincre de nombreux pays de la justesse de la première cause nationale.
Ce soutien a été exprimé par le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, qui a souligné, lors d’un déplacement à Rabat en juin dernier, que le plan d’autonomie est « la base la plus crédible, viable et pratique pour une solution durable » au conflit régional créé autour du Sahara marocain. Pour montrer que ce soutien n’était pas une simple déclaration d’intention, mais bel et bien un réalignement stratégique fondé sur une réalité qui défie toute surenchère et calcul étriqué, le chef de la diplomatie britannique a assuré que le Royaume-Uni poursuivra son action, aux niveaux bilatéral – y compris sur le plan économique – régional et international, conformément à cette position, afin d’appuyer la résolution de ce différend régional. Un engagement sans équivoque qui s’inscrit en droite ligne de la doctrine dite du «réalisme progressif», prônée par le chef du Foreign Office. Deux jours après son déplacement à Rabat, M. Lammy avait réitéré le soutien de son pays au plan d’autonomie devant le parlement de Westminster, soulignant que «grâce à un engagement international renouvelé, une opportunité s’offre à nous» pour avancer vers un règlement définitif d’un conflit artificiel qui n’a que trop duré et tient en otage toute la région nord-africaine. La décision britannique, à travers laquelle le Royaume-Uni rejoint les autres puissances mondiales dont les Etats-Unis d’Amérique, la France et l’Espagne, témoigne, selon les politiciens et les analystes, de l’efficacité de l’Approche Royale, qui se déploie d’une manière vertueuse, permettant à la diplomatie marocaine de percer loin des sentiers battus pour défendre les droits légitimes du Maroc et ses intérêts suprêmes. Au Royaume-Uni, où des voix s’élevaient au sein du parlement et des think-tanks les plus prestigieux appelant à ce réajustement de la position britannique, l’écho de la décision du gouvernement conduit par le parti travailliste a été remarquable. La classe politique, toutes tendances confondues, a applaudi le pas franchi dans la bonne direction par le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer. Le soutien au plan d’autonomie représente « un pas dans la bonne de direction », a indiqué à MAP-Londres Ben Coleman, Envoyé commercial de M. Starmer pour le Maroc et l’Afrique de l’Ouest. «Cela ouvrira une nouvelle ère pour les relations entre nos pays, qui ont toujours été étroites », a-t-il dit. Plusieurs députés du Labour et du parti conservateur, principale formation d’opposition, ont vu dans le soutien britannique un développement qui va conférer plus de substance à une relation de coopération maroco-britannique ancrée dans l’histoire et résolument tournée vers l’avenir. Des députés, à l’instar de Joe Powell, du parti travailliste, estiment qu’il s’agit d’une marque de confiance quant au rôle du Maroc en tant que force de paix et de stabilité et catalyseur de développement. Le tournant marqué par la décision britannique représente en outre, comme l’a affirmé Liam Fox, député conservateur qui avait occupé plusieurs postes ministériels, une reconnaissance du Leadership Royal qui montre, selon lui, « la voie à suivre pour percer même dans les environnements politiques les plus difficiles ». Thomas Rielly, ancien ambassadeur britannique, perçoit, quant à lui, le soutien de son pays au plan d’autonomie comme «le déclic» d’un partenariat maroco-britannique désormais libéré et prêt à conquérir de nouveaux horizons. La relation d’amitié vieille de plus de 800 ans entre deux Royaumes séculaires est, ainsi, relancée sur de nouvelles bases saines et solides, comme en témoignent les engagements pris par Rabat et Londres dans le communiqué conjoint ayant acté le soutien britannique au plan d’autonomie. Séparés par seulement trois heures de vol et partageant de nombreuses affinités civilisationnelles et culturelles, le Maroc et le Royaume-Uni se tournent désormais, à la faveur de la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, vers l’avenir, inscrivant leur partenariat dans la durabilité dans un esprit gagnant-gagnant. Alistair Burt, ancien ministre d’État britannique chargé du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, a vu juste quand il a souligné, dans une interview à la MAP, qu’en ces temps d’incertitude, les pays se tournent vers les amis et les partenaires de confiance. « Le Maroc, conduit par un leadership Royal visionnaire, est bien plus qu’un partenaire. C’est un acteur agissant et écouté, et bien placé pour apporter des réponses efficaces aux problèmes du monde dans lequel nous vivons », a-t-il dit.