L’engagement politique est la clé pour relever les enjeux géopolitiques dans la région euro-méditerranéenne – Mme Francina Armengol –
La présidente du Congrès des députés du Royaume d’Espagne et vice-présidente de l’Assemblée parlementaire de l’Union pour la Méditerranée (l’AP-UpM), Francina Armengol, a souligné, jeudi à Rabat, l’importance de l’engagement politique pour réaliser le développement durable et relever les enjeux géopolitiques de la région méditerranéenne. Intervenant au 8è Sommet des Présidents des Parlements membres de l’AP-UpM, tenu à l’occasion de la 17ème session plénière de l’AP-UpM, Mme Armengol a relevé que l’engagement politique de tous les pays de la Méditerranée est primordial pour réaliser le développement durable, dans le cadre d’une approche intégrée qui prend en considération les enjeux géopolitiques actuels liés à la migration, à la crise climatique, à l’énergie, à la sécurité alimentaire, à la gestion des catastrophes naturelles, à la transition numérique et à la promotion de l’égalité des sexes dans la région. Relever ces défis contribuera à promouvoir des économies durables, vertes et circulaires permettant d’inverser la perte de biodiversité dans la région méditerranéenne, de renforcer les chaînes d’approvisionnement fragilisées par les crises géopolitiques, énergétiques et alimentaires successives, ainsi que d’établir des accords transfrontaliers pour la gestion des catastrophes environnementales et humanitaires et la réduction du fossé entre les deux rives de la Méditerranée, a-t-elle relevé. Mme Armengol a également appelé à faire face à la crise migratoire dans le cadre d’une approche multidimensionnelle qui tient en compte l’intégration économique, commerciale et sociale dans la région, et à établir des accords de migration régulière, comme cela se fait entre le Maroc et l’Espagne, deux pays voisins qui représentent un modèle de coopération dans ce domaine ces dernières années, appelant à des actions fondées sur une solidarité commune entre les États membres et les organisations d’intégration régionale, telle que l’Union pour la Méditerranée, afin de promouvoir les mouvements migratoires légaux. Concernant le conflit israélo-palestinien, la responsable espagnole a souligné que le chemin pour parvenir à la stabilité dans la région du Moyen-Orient « passe inéluctablement par l’établissement d’un horizon pour une paix crédible, durable et définitive », ajoutant que l’Espagne considère que cela passe par la solution à deux États, avec l’établissement d’un État palestinien viable, vivant côte à côte avec Israël. De son côté, le vice-président du Parlement européen et vice-président de l’AP-UpM, Marc Angel a indiqué que la région méditerranéenne a souffert de plusieurs chocs provoqués par la pandémie mondiale, le conflit entre la Russie et l’Ukraine, les conflits non résolus en Afrique et en Europe et le conflit en Palestine, ajoutant que « ces crises continuent de fragiliser la coopération mondiale ». M. Angel a, en outre, relevé que ce sommet constitue une occasion unique de montrer notre engagement renouvelé, puisque les enjeux auxquels nous devons répondre sont communs, notamment la situation économique, l’évolution de l’emploi, la gestion du flux migratoire et de la mobilité, considérant que ces défis ne peuvent être gérés que « dans un esprit de coopération, de dialogue et de solidarité ». Il a, par ailleurs, estimé que « le partenariat euro-méditerranéen n’exploite pas encore pleinement son potentiel en matière de durabilité environnementale, puisque la région est considérée comme un point névralgique des changements climatiques », appelant dans ce sens à définir une « réponse commune digne de notre histoire mais aussi digne de l’humanité ». Pour sa part, le vice-président de la chambre des représentants d’Égypte et vice-président de l’AP-UpM, Mohamed Abou El Enein, a appelé à une action soutenue pour empêcher la dégradation de la situation dans la région méditerranéenne, à cause de l’intensification du conflit palestino-israélien, et à mettre en place une stratégie et une feuille de route pour une stabilité politique et sécuritaire, comme base de coopération durable entre les pays de la région. Par ailleurs, il a souligné que les défis économiques et sociaux qui impactent tous les acteurs de la Méditerranée requièrent le renforcement de la coopération et de la solidarité pour aboutir à la durabilité et réaliser les aspirations des peuples et des jeunes de la région, « tout en leur accordant les chances qu’ils méritent pour un avenir meilleur ». M. Abou El Enein a également appelé à tirer profit des mutations mondiales et régionales en vue d’augmenter les investissements et diversifier les exportations, créer davantage de complémentarité régionale dans les chaines d’approvisionnement et d’énergie, ainsi qu’en matière de sécurité alimentaire et de projets d’infrastructures, outre le traitement de la question de la migration et des réfugiés selon le principe de la responsabilité partagée.