Rentrée parlementaire: Trois questions au coordinateur du groupe de la CDT à la Chambre des Conseillers, Khalihenna El Guerch
A l’occasion de la rentrée parlementaire, le débat se renouvelle sur les questions et les textes législatifs d’importance majeure, notamment ceux portant sur les attentes et les aspirations de la classe ouvrière et des centrales syndicales. Dans un entretien accordé à la MAP, le coordinateur du groupe de la Confédération démocratique du travail (CDT) à la Chambre des Conseillers, Khalihenna El Guerch, revient sur les enjeux liés à l’action parlementaire, en particulier les conclusions du dialogue social. 1-Quels sont les principaux enjeux de l’actuelle législature? Les enjeux posés sont à la fois nouveaux et anciens et peuvent être résumés principalement dans la place qu’accorde la constitution à l’institution législative, en assumant pleinement ses prérogatives, notamment le contrôle de l’action du gouvernement et de la législation, ainsi que la consécration du traitement positif des questions soulevées par les parlementaires et la discussion de leurs propositions, outre la garantie des droits de l’opposition. Depuis le début de l’actuelle législature, le gouvernement a adopté une démarche qui privilège la logique de la majorité dans la gestion des dossiers, en faisant abstraction des observations et des amendements présentés, des questions actuelles, des demandes de prise de parole et le rejet de propositions de loi. Tout le monde est conscient des défis futurs, notamment les chocs et les crises d’ordre naturel et économique, en raison des mutations géopolitiques que connaît le monde d’aujourd’hui et qui exigent l’élaboration d’une vision claire impliquant l’ensemble des parties prenantes. De ce fait, il est devenu crucial d’augmenter les budgets des secteurs publics à caractère social, pour leur rôle majeur dans la lutte contre les crises, ainsi que de prévoir une augmentation générale des salaires, la révision de l’impôt, la création d’emplois et l’adoption de lois à impact social. 2-Quels sont les domaines prioritaires à prendre en compte par les réformes législatives? La priorité législative doit être orientée vers tout ce qui est à caractère social, en accordant une importance particulière aux secteurs sociaux publics, notamment l’éducation et la santé, ainsi que l’institutionnalisation du dialogue social, la résolution des dossiers épineux et la création des systèmes de base équitables qui répondent aux aspirations des salariés et rendent justice à plusieurs catégories, car les ressources humaines sont la base du succès de toute politique publique. De même, les législations doivent tenir compte d’une mise en œuvre optimale du projet d’universalisation de la protection sociale afin de cibler toutes les catégories vulnérables et pauvres et leur apporter un soutien direct pour une vie décente, ainsi que garantir les droits des salariés à la stabilité professionnelle et sociale et ne pas porter atteinte à la liberté syndicale. 3-Quelle est votre perception de la loi organique relative à la grève ? Notre position est claire concernant cette loi organique. Comme toute loi sociale, elle doit passer à travers l’institution du dialogue social pour parvenir à un consensus autour de cette question avant d’être soumise au Parlement. Nous pensons que les lois décisives ne doivent pas être décidées par la logique de la majorité et de la minorité, mais plutôt par la logique du consensus dans le cadre d’un dialogue social.