Fête du Trône : Quatre questions à l’ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Portas
Les réformes et grands chantiers de développement lancés par le Maroc dans tous les domaines sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI suscitent admiration et intérêt auprès de personnalités internationales de renom. Dans un entretien à la MAP, l’ancien ministre portugais des Affaires étrangères, Paulo Portas, qui suit de près ce processus de développement, met la lumière sur les profondes mutations qu’a connues le Maroc durant les deux dernières décennies sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, ainsi que sur les différents chantiers et projets structurants qui ont permis au Royaume d’occuper une place de choix à l’échelle régionale et internationale. 1-Quel regard portez-vous sur les réformes mises en œuvre au Maroc sous le leadership de SM le Roi Mohammed VI ? Tout d’abord, je félicite le peuple marocain et particulièrement SM le Roi Mohammed VI pour la célébration du 24ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône. Le Maroc a connu, sous la conduite de SM le Roi, de profondes mutations à tous les niveaux, que ce soit dans le domaine politique, social ou économique. Sur le plan politique, la phase de l’après-Constitution de 2011 a été marquée par des échéances électorales successives qui ont abouti à la formation de gouvernements de différentes couleurs politiques, sans que cela n’engendre des objections ou des protestations, ce qui constitue, à mon avis, un cas rare dans le monde d’aujourd’hui. De même, les prérogatives du Parlement marocain ont été élargies, s’accompagnant d’une diversité du paysage politique qui fait du Maroc un exemple de stabilité dans le cadre de la démocratie. Dans le domaine social, l’on ne peut que saluer les réformes sociales pionnières réalisées par le Royaume ces deux dernières décennies, notamment les modifications apportées au Code de la famille en 2004, qui revêtent, à mon sens, une grande importance pour la promotion de la situation de la femme marocaine et de ses droits. Sans oublier aussi le chantier de la généralisation de la couverture sanitaire pour faire bénéficier près de 20 millions de personnes. Une telle initiative est très rare sur le continent africain et dans les pays du voisinage. Il importe aussi de mettre en exergue les grands chantiers que connaît le Maroc dans le domaine des infrastructures et des équipements, ainsi que le rôle de SM le Roi dans l’édification d’un Maroc nouveau et dans le rayonnement du Royaume à travers le monde. A cet égard, je pense, entre autres, au port Tanger Med, à la Ligne à grande vitesse, au réaménagement de plusieurs grandes villes, à leur tête la capitale Rabat qui constitue à mon avis l’exemple le plus éloquent du grand travail mené au Maroc sous la conduite du Souverain. Par ailleurs, le Maroc est devenu, sous le règne de SM le Roi Mohammed VI, un « royaume environnemental » par excellence, le Souverain déployant de grands efforts pour le développement du pays sur le plan de l’environnement. Cela se reflète dans les mesures prises par le Royaume dans le cadre de l’accélération de la mise en œuvre de ses engagements découlant du sommet de Paris sur le climat. Bien plus, le Maroc a accueilli la COP-22 à Marrakech, de même qu’il est doté de l’une des plus grandes centrales d’énergie solaire du monde. D’autre part, il est nécessaire de s’arrêter sur la manière avec laquelle le Maroc a géré la pandémie de la Covid-19. Une évaluation objective montre que le Maroc a été parmi les pays ayant fait face efficacement à la situation de pandémie et qui ont réussi à limiter sa propagation. Ainsi, malgré les défis engendrés par cette pandémie au Maroc comme ailleurs dans le monde, l’ensemble des indicateurs dénotent une gestion positive et exceptionnelle de ce fléau par le Royaume. 2-Le Maroc est un carrefour civilisationnel où ont cohabité, à travers son histoire, différentes cultures et influences. Quelle lecture faites-vous de la place et du rôle du royaume, sous le leadership de SM le Roi, en matière de renforcement de la paix, de l’entente et du respect mutuel ? Premièrement, il faut mettre l’accent sur le rôle du Souverain dans la gestion du champ religieux. Sa Majesté, en sa qualité de Commandeur des croyants et protecteur des droits des minorités religieuses, a toujours veillé à préserver les droits de tous dans le cadre de la stabilité, permettant au Maroc de faire face avec succès aux défis rencontrés dans ce domaine. De même, le Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, a déployé une politique exemplaire basée sur le respect mutuel. La visite au Maroc du Pape François et sa rencontre avec le Souverain ont consacré cette entente et cette volonté d’approfondir le dialogue et de renforcer la tolérance, en vue de mieux se connaître, mieux se comprendre et agir ensemble pour un monde meilleur. Par ailleurs, la stabilité du Maroc force l’admiration, dans un environnement international marqué par l’instabilité ces deux dernières décennies, allant des événements du 11 septembre 2001 à la guerre en Ukraine, en passant par la crise financière internationale de 2008 et la pandémie. 3- Le Maroc joue un rôle leader aux niveaux régional et international dans le traitement de plusieurs défis sécuritaires dans l’ouest de la Méditerranée, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, l’immigration illégale et la traite des être humains. Que pensez-vous des efforts du Maroc pour la promotion de la paix et de la sécurité? Avant tout, il faut souligner que le traitement de la question migratoire passe nécessairement par le dialogue et la construction de la confiance entre les pays d’origine, les pays de transit et les pays d’accueil. Il convient également de mettre l’accent sur le rôle de premier plan que joue le Maroc pour lutter contre le terrorisme et apporter des solutions au problème de la migration irrégulière. Je pense que les réalisations des services de sécurité marocains dans ce domaine forcent le respect, compte tenu du rôle qu’ils ont joué, à travers l’échange d’informations, dans la prévention de plusieurs menaces terroristes imminentes, notamment en Europe. Le Maroc s’est érigé en leader sur le plan de la lutte contre les crimes du terrorisme, ce qui reflète une politique élaborée et une vision sage dans ce domaine. D’autre part, la place dont jouit le Royaume sur l’échiquier international est aussi le fruit de sa politique étrangère. Le Maroc, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, n’est pas resté limité à ses relations traditionnelles avec l’Union européenne, les États-Unis et des pays de l’Asie, mais a fait en sorte de renforcer sa présence et ses relations dans l’espace africain. Je me rappelle très bien de l’accueil festif réservé au Maroc par les pays de l’Union africaine lors de son retour en 2017. Cela démontre la grande importance du Maroc au niveau du continent africain aussi bien sur le plan politique que stratégique, économique, social et culturel. Les acquis accumulés par le Maroc à cet égard découlent d’une vision claire et réfléchie du Souverain. Je pense que le Maroc a beaucoup de chance d’avoir à sa tête un Souverain porteur d’une telle vision. 4-Les relations entre le Maroc et le Portugal ont connu, courant 2023, un dynamisme particulier sur le plan de la coopération bilatérale, grâce à une volonté politique au plus haut niveau visant à jeter les bases d’un partenariat stratégique gagnant-gagnant. Quel regard y portez-vous ? Effectivement, le Maroc et le Portugal ont décidé, lors de la 14ème Réunion de haut niveau tenue récemment à Lisbonne, d’élever leurs relations bilatérales au niveau de partenariat stratégique global. Les relations historiques entre les deux pays voisins ont toujours été exceptionnelles et profondes, marquées par la concertation et le dialogue politique constant et renforcées par la dynamique du partenariat stratégique bilatéral. Je note, à cet effet, l’existence de plusieurs domaines prometteurs de coopération à tous les niveaux, en particulier sur le plan économique, de la coopération sectorielle et du renforcement des échanges, avec aussi la possibilité de prospecter de nouveaux domaines de coopération pour mettre en place un partenariat stratégique multidimensionnel, reflétant la solidité des liens entre le Maroc et le Portugal et permettant de relever les défis régionaux. Je constate, en outre, que la dynamique de développement et de progrès que connaît le Maroc sur le plan économique, notamment dans l’industrie automobile, le transport aérien, le transfert des technologies et le développement des ports, a fait du Royaume un partenaire stratégique très sollicité, non seulement par le Portugal, mais aussi par l’ensemble des partenaires.