Le rôle pionnier du Maroc en matière de lutte contre les changements climatiques mis en avant lors d’une rencontre à la Chambre des conseillers
Le rôle pionnier du Maroc en matière de lutte contre les changements climatiques, d’investissement dans les énergies renouvelables et de réduction des émissions de dioxyde de carbone a été mis en avant lors d’une rencontre organisée mardi à la Chambre des conseillers. Le Maroc a élaboré nombre de politiques publiques en matière de lutte contre les changements climatiques et de renforcement de l’investissement vert, et a mis en place une feuille de route pour atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, s’est félicité le président de la Chambre des conseillers, Enaam Mayara, qui prenait part à cette rencontre tenue sous le thème « Relations Maroc-UE: nouvelles perspectives pour faire face aux défis climatiques ». Ces initiatives ont fait du Royaume un partenaire fiable et pionnier aux niveaux régional et international en matière de lutte contre les changements climatiques, comme en témoigne la signature, en 2022, du Partenariat vert Maroc-UE, a-t-il poursuivi. Précisant que plus de 50 projets avec une capacité de production énergétique de 4.000 mégawatts ont été réalisés au Maroc, tandis que 60 d’autres sont en cours d’élaboration ou d’exécution, M. Mayara a soutenu que ces orientations ont permis de couvrir environ 37% de la production énergétique locale, ce qui est de nature à favoriser la réalisation de l’objectif de 52% au titre de 2030 et la neutralité carbone à l’horizon 2050. Les participants cet évènement ont, par ailleurs, échangé autour du mécanisme européen de réduction des émissions de dioxyde de carbone, son mode de fonctionnement et son impact éventuel sur l’économie marocaine. Ce mécanisme, qui fait partie de la stratégie de l’UE visant la promotion de l’économie verte en vue d’atteindre la neutralité carbone, a pour objectif d’appliquer une taxe sur les produits non-conformes aux normes européennes en matière de taux de carbone émis lors du processus d’industrialisation, notamment dans les industries d’engrais, de ciment, d’aluminium, d’électricité et d’hydrogène. Pour sa part, la directrice du Programme régional sur la sécurité énergétique et le changement climatique au Proche-Orient et en Afrique du Nord de la Fondation-Konrad-Adenauer, Veronika Ertl, a salué les efforts déployés par le Royaume dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, notant que des défis majeurs persistent en matière de financement, de sensibilisation et de réduction des émissions de carbone de certains secteurs. Des recommandations seront formulées dans l’optique d’assister les décideurs politiques dans la mise en place de mesures appropriées pour accélérer la cadence en matière de réduction des émissions de carbone, a-t-elle confié. L’UE vise à réduire, grâce à ce mécanisme, ses émissions de carbone a, de son côté, fait savoir le chef d’unité adjoint Impôts Indirects autres que la TVA de la Commission européenne, David Boublil, qui prenait part à cette rencontre par visioconférence, soulignant que l’UE compte sur l’adhésion de ses partenaires à cette stratégie. Le Maroc est prêt à être présent dans le marché européen et à respecter ses engagements, en réduisant l’empreinte carbone de ses industries et en faisant une transition vers des énergies propres dans les secteurs concernés, a, par ailleurs, soutenu le membre du groupe istiqlalien de l’unité et de l’égalitarisme, Lahcen Haddad. Faisant remarquer que des coûts importants sont nécessaires à l’équipement des unités d’énergie renouvelables, au suivi, à la formation et à l’application des normes européennes, M. Haddad a relevé que les industries marocaines concernées par ce mécanisme émettent plus de carbone que leurs homologues européennes, ce qui exige davantage d’investissement pour réduire ces émissions de gaz à effet de serre. Dans ce même sillage, le directeur général de l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), Saïd Mouline, a appelé à davantage d’investissements dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, rappelant que le Maroc regorge de ressources d’énergies renouvelables et que le coût de production de cette énergie est parmi les plus bas dans le monde. Soulignant la nécessité de prendre en compte les dimensions économique, environnementale et humaine de cette orientation, il a indiqué que l’accélération de la cadence de l’investissement dans les domaines des énergies renouvelables permettra au Maroc de passer du statut de pays importateur à celui d’exportateur d’énergie, ce qui réduira le coût des factures énergétiques et impactera positivement l’économie nationale.