Forum Golfe-EuroMéditerranée à Marrakech : Plaidoyer pour une grande autonomisation des femmes et des jeunes
Des conférenciers ont plaidé, jeudi, pour davantage d’autonomisation en faveur des femmes et des jeunes dans le but de lutter contre les inégalités en marge du Forum parlementaire Golfe-EuroMéditerranée à Marrakech. Intervenant lors de la quatrième séance plénière du Forum, le Secrétaire Général au ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mustapha Messaoudi, a insisté sur la place prépondérante des jeunes et des femmes dans les politiques publiques, évoquant aussi les efforts de son ministère dans l’implémentation de ces politiques par la promotion de l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes, ainsi que par l’élaboration de grands programmes ayant une portée éducative. Le ministère travaille aussi sur l’ouverture d’espaces de proximité adaptés aux femmes et aux jeunes, surtout dans les zones reculées pour fournir plusieurs services à même de renforcer leurs capacités. Pour sa part, le Représentant du ministère de la Solidarité, de l’Inclusion sociale et de la Famille, Abdelahad Benhallam, a précisé que les références en matière d’égalité et d’émancipation des femmes au Maroc découlent des Hautes Orientations royales dans les domaines du développement durable et de la transition énergétique, en plus de la Constitution marocaine, des conventions internationales signées et de l’engagement continu du Maroc dans le domaine de la protection des droits des femmes. A cet égard, il a évoqué les principaux programmes d’émancipation économique, à savoir; entre l’Initiative nationale de développement humain (INDH), le Plan Maroc Vert, le programme « INTILAKA ». La stratégie “JISR” représente, quant à elle, la nouvelle vision du ministère pour un développement social inclusif, innovant et durable, a-t-il fait savoir. A cette occasion, l’Economiste régional principal et Chef de Département pour la croissance inclusive et la finance durable au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), Dr. Vito Intini, a appelé à l’adoption d’une approche politique intégrée qui prend en compte le caractère multidimensionnel des inégalités, à étendre l’accès aux services clés comme le transport, l’eau et les réseaux d’énergie, à faciliter l’accès aux services financiers en faveur des populations pauvres et vulnérables et à gérer les risques et vulnérabilités pour une meilleure préparation aux chocs. L’intervenant a aussi partagé les résultats des études menées dans le monde arabe concernant la situation difficile subie par les femmes et les jeunes, faisant état de plusieurs problématiques dont le chômage, les inégalités d’emplois et l’accès inéquitable aux services financiers. Pour sa part, Thomas Anderson, Président de la commission des questions d’actualité du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux au Conseil de l’Europe, a insisté sur la nécessité pour les hommes et les femmes de “travailler ensemble” pour pouvoir surmonter les crises, en invitant à créer “plus de place pour les femmes et les jeunes”. M. Anderson a aussi encouragé le partage des bonnes pratiques comme première étape à suivre pour apporter plus de soutien à ces deux catégories. De son côté, Abdul Salam Al Madani, Président de la Fondation DIHAD pour l’action humanitaire durable et Ambassadeur itinérant de l’APM pour la région du CCG, a exposé les deux initiatives menées par l’organisme qu’il préside. Il s’agit, ainsi, de l’initiative DIHAD Glasshouse, qui agit en tant que programme d’incubation pour les startups sociales en fournissant un mentorat personnalisé aux entrepreneurs sociaux, et du programme de master en action humanitaire durable offert par le DIHAD Humanitarian College dans le but d’acquérir les connaissances nécessaires en action humanitaire durables. Ce programme d’un an permettra aux étudiants d’avoir une connaissance pratique sur ce domaine, pour développer un état d’esprit qui prend en compte la durabilité des projets menés. Sophie Lambert, Analyste de programme chez ONU Femmes Maroc, a, quant à elle, fait le lien entre les finances publiques et les inégalités liées au genre pour intégrer les objectifs d’égalité de genre dans les politiques. Elle a présenté les piliers du modèle de Budgétisation Sensible au Genre (BSG) marocain, qui s’appuient sur un cadre légal, plusieurs institutions et parties prenantes, des stratégies et politiques sensibles au genre, et un large éventail de processus et d’outils. Mme Lambert a aussi exposé les facteurs de réussite du BSG marocain en évoquant l’ancrage législatif, la disponibilité et l’utilisation de données ventilées par sexe et le renforcement des capacités des parties prenantes.