Forum Golfe-EuroMéditerranée à Marrakech : Appel à une approche globale pour une intégration économique

Le secrétaire général du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE), Younes Benakki, a prôné, mercredi à Marrakech, l’adoption d’une approche globale et cohérente en vue de promouvoir l’intégration économique régionale, notamment entre le Maroc et les pays de la région euro-méditerranéenne et du Golfe. Cette approche intègre les différentes dimensions économiques, sociales et environnementales et implique l’ensemble des parties prenantes, y compris les secteurs public et privé, a souligné M. Benakki qui s’exprimait lors d’une session plénière tenue dans la cadre de la session constitutive du Forum parlementaire économique pour la région euro-méditerranéenne et du Golfe, organisée sous le thème « La zone euro-méditerranéenne et du Golfe : une région plus intégrée financièrement et commercialement et le rôle du secteur privé ». Cette approche, a-t-il dit, devrait s’inscrire dans le cadre des stratégies sectorielles mises en place dans les deux régions, respecter les accords de partenariat conclus au préalable et contribuer au renforcement de la solidarité entre les pays concernés, en mettant l’accent sur l’investissement dans les chaînes de valeurs. Considérant que l’intégration régionale demeure un défi qui nécessite des efforts constants pour harmoniser les politiques commerciales et économiques et mettre en œuvre des stratégies d’intégration efficaces, le secrétaire général du CESE a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre des politiques régionales intégrées liées aux politiques sectorielles de chaque pays, mettant en avant l’importance du renforcement du rôle de la diplomatie économique. Pour sa part, le directeur exécutif de la coopération technique et du développement durable au sein de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Ciyong Zou, a affirmé que l’intégration économique est réalisée aux niveaux régional et mondial, à travers des leviers d’approvisionnement mis en place sur le marché, ainsi qu’à travers l’intégration des chaînes de valeur, jetant la lumière sur l’importance des objectifs de développement durable qui peuvent contribuer au développement des activités économiques, créer des opportunités et mobiliser les ressources nécessaires. Le responsable onusien a, à cet égard, souligné la nécessité d’éliminer les inégalités entre les régions, d’améliorer les infrastructures, de faciliter l’accès au financement et d’élargir la coopération, relevant notamment les défis liés au changement climatique et appelant les gouvernements, la société civile et le secteur privé à tirer profit des opportunités qu’offre la technologie pour renforcer les capacités économiques des pays de la région méditerranéenne et assurer l’intégration régionale souhaitée. De son côté, le responsable des partenariats et de la sensibilisation des parlementaires à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Said El Hachimi, a estimé que l’intégration économique entre les régions euro-méditerranéennes et du Golfe est surtout impactée par la complexité des procédures douanières qui entravent l’accès aux marchés mondiaux, appelant, dans ce sens, à réfléchir aux moyens à mettre en œuvre à même de promouvoir le financement des petites et moyennes entreprises dans la région. Les intervenants lors de cette session ont également souligné la nécessité de prendre en considération les différents besoins d’une croissance durable dans la région méditerranéenne, de renforcer les relations géopolitiques et géostratégiques et d’assurer une durabilité environnementale et sociale. Le programme de ce forum de deux jours comprend plusieurs sessions thématiques traitant notamment des mesures nécessaires pour faire face aux effets économiques de la crise, avec un débat sur ses répercussions économiques multiformes à long terme, en mettant l’accent sur les questions de la sécurité alimentaire, la sécurité énergétique et le changement climatique, outre les enjeux environnementaux, la quatrième révolution industrielle, l’intégration financière et commerciale, les disparités régionales, le tourisme durable et le transport maritime. Ce forum, organisé par la Chambre des conseillers du Maroc et l’Assemblée parlementaire pour la Méditerranée, cherche, à travers la participation active de parlementaires venant d’une trentaine de pays, à œuvrer au changement face aux principaux défis sociaux, économiques et climatiques, à même d’assurer une intégration économique plus efficace et capable de résister aux facteurs externes, ainsi que de créer un réseau d’échanges commerciaux Sud-Sud élargi et de mettre en place une zone intégrée de production et de commercialisation d’énergie verte, jouissant de l’autosuffisance.