Le Maroc pleinement engagé pour une coopération renforcée pour la lutte contre le terrorisme nucléaire en Méditerranée

Le Maroc co-organise, du 9 au 11 novembre à Rome, avec les États-Unis d’Amérique, l’Italie, les Nations Unies et l’Union Européenne, une réunion sous le thème du renforcement des capacités dans la criminalistique nucléaire, suivie d’un Exercice de simulation Med Trident, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Initiative Globale de Lutte contre le Terrorisme Nucléaire (IGLTN). Le directeur des Nations-Unies et des organisations internationales au ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Redouane Houssaini, a rappelé que le royaume, sous la Haute Vision de SM le Roi Mohammed VI, a toujours œuvré à combattre le terrorisme dans le cadre d’une coopération multilatérale effective et agissante, fort de son expérience unique en la matière. Le diplomate marocain a souligné, dans ce cadre, la nécessité d’actualiser la grille d’analyse du contexte sécuritaire de la Méditerranée dans la lutte contre le terrorisme nucléaire, soulignant l’importance d’une meilleure prise en compte des ingérences de puissances étrangères à la région agissant à travers des proxys, ainsi que les liens étroits entre les groupes terroristes et séparatistes et les réseaux de criminalité transfrontalière organisée. Cette grille d’analyse doit dépasser la dichotomie États-acteurs non-étatiques pour mieux appréhender les liens croissants entre les deux catégories d’acteurs dans l’évaluation des risques liés au terrorisme nucléaire. M. Houssaini a indiqué que, dans ce contexte, les dangers posés par l’évolution du modus operandi de ces groupes accentuent le risque d’actes de terrorisme nucléaire, en particulier en Méditerranée, qui revêt une importance majeure en tant que corridor stratégique du commerce international. Pour autant, le responsable marocain a déploré le contexte géopolitique de la Méditerranée, marqué par la persistance de plusieurs ‘’angles morts’’ de la coopération sous-régionale, en particulier au Maghreb. Dans ce cadre, le diplomate marocain a insisté sur la nécessité d’une réponse adéquate à la prolifération par l’Iran de vecteurs d’armes de destruction massive, en particulier les drones, à des acteurs non-étatiques en Afrique du Nord et de l’Ouest. Cette réponse doit reposer sur une dénonciation politique ferme, une coopération régionale renforcée et le renforcement des capacités des États méditerranéens, a fait remarquer M. Houssaini. Le Maroc est pleinement engagé en faveur des objectifs de l’IGLTN, dont il est membre fondateur, mû par sa conviction que la coopération internationale et régionale est la pierre angulaire d’une réponse efficace au terrorisme nucléaire. Dans ce cadre, le Maroc a œuvré pour renforcer ses capacités nationales dans plusieurs domaines liés à la sécurité nucléaire, en coopération étroite avec ses partenaires américain et européens ainsi que l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. La réunion de Rome sera suivie d’un exercice de simulation intitulé ‘’Med Trident’’, qui vise à identifier les meilleures pratiques et renforcer la confiance dans le domaine de la détection des matériaux nucléaires et radiologiques aux ports maritimes, scènes de crime, et la coordination des enquêtes de criminalistique nucléaire. Cet exercice permettra aux participants de renforcer leur compréhension du cadre juridique international, notamment la Convention Internationale sur l’Élimination des Actes de Terrorisme Nucléaire. La délégation marocaine, conduite par M. Houssaini, est composée de hauts responsables des ministères de l’Intérieur et de la Justice, des Forces Armées Royales, de la Marine Royale, de la Gendarmerie Royale et de la Direction Générale de la Sûreté Nationale. Outre ces départements, le Centre national de l’énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN) et l’Agence Marocaine de Sureté et de sécurité Nucléaire et Radiologique ont également pris part à ces réunions. La délégation marocaine a eu des contacts fructueux avec les différents participants des États membres de l’IGLTN, visant à développer des plans de coopération au niveau opérationnel entre ces États et le Maroc, considéré comme un partenaire fiable et crédible dans le domaine de la lutte contre le terrorisme nucléaire. L’IGLTN, lancée à Rabat en octobre 2006, regroupe 89 États membres et six organisations internationales, engagés pour le renforcement des capacités mondiales pour la prévention, la détection et la réponse au terrorisme nucléaire. Depuis 2019, le Maroc est Coordonnateur du Groupe de mise en œuvre et de suivi (IAG) de cette Initiative, son principal Organe stratégique.