A Tanger, d’anciens premiers ministres et ministres des AE africains lancent un appel solennel à l’expulsion de la « rasd » de l’UA
Quelque 16 anciens premiers ministres et ministres des affaires étrangères africains ont lancé, vendredi à Tanger, un appel solennel à l’expulsion de la pseudo « rasd » de l’Union Africaine (UA). L' »Appel de Tanger », publié à l’issue de la table ronde « L’union africaine à l’aune de la Question du Sahara », organisée dans le cadre du Forum MEDays (2-5 novembre), prône la nécessité de « corriger l’anomalie historique, l’aberration juridique et le contresens politique qu’est l’admission illégale et illégitime, puis le maintien injustifié au sein de l’organisation continentale de la pseudo-«rasd» et son impact opérationnel négatif ». Les anciens responsables africains qui ont signé ce document estiment que l’adhésion de l’entité fantoche au sein de l’UA est « en violation des Articles 3(b) et 4(b) de l’Acte Constitutif de l’Union Africaine », notant que la pseudo « rasd » est « une entité artificielle imposée à la seule Organisation de l’Unité Africaine/Union Africaine, contre toute légitimité et légalité ». Selon le document, cette entité artificielle « n’obéit à aucun des éléments constitutifs d’un Etat, à savoir un territoire, une population et un gouvernement effectif », ajoutant qu’elle ne bénéficie d’aucune souveraineté, indépendance, ni de responsabilité juridique internationale. Cette entité fantoche est « sans valeur ajoutée » pour le continent, relèvent-ils, soulignant qu’au contraire elle « entrave l’effectivité de l’UA » et « menace l’unité africaine et l’intégration politique et économique » du continent, tout en « menaçant la stabilité et la sécurité régionales ». Par ailleurs, les signataires de ce document sollicitent de l’Institut Amadeus et de ses Centres de réflexion africains partenaires la production d’un « Livre Blanc » réunissant leurs analyses et leurs recommandations argumentées, issues de cette table ronde ainsi que des conférences et des réunions tenues auparavant dans plusieurs pays du continent. Ce document porte également création d’un « Groupe de Contact » chargé de porter le présent « Appel de Tanger », appuyé par le « Livre Blanc » susvisé auprès des Chefs d’Etat africains et des décideurs de l’Union Africaine. Le Groupe de Contact mis en place décide de rester mobilisé pour « la réalisation de cet objectif nécessaire pour la crédibilité de l’UA, donc pour l’avenir du continent. » Selon ses initiateurs, « l’Appel de Tanger » est inspiré par les Idéaux des Pères Fondateurs du panafricanisme, promouvant l’unité, la solidarité, la cohésion et la coopération économique efficace entre les Etats indépendants et souverains d’Afrique. L’Appel salue et commémore l”’œuvre historique du Groupe de Casablanca, ses idéaux panafricanistes et la mémoire de son illustre Hôte, Feu Sa Majesté le Roi Mohammed V ». De même, l’Appel de Tanger « se félicite vivement du retour solennel, en janvier 2017, du Royaume du Maroc, Etat membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine, à l’Union Africaine et des efforts soutenus, des initiatives louables et des contributions sincères que le Royaume ne cesse d’apporter, depuis, aux Objectifs et à l’Action de notre organisation continentale, sous l’égide du Souverain marocain”. Le Groupe de Contact de l’Appel de Tanger est composé des anciens Premiers Ministres du Djibouti, Dileita Mohamed Dileita, et de la République Centrafricaine, Martin Ziguélé; et par les anciens Ministres des Affaires Etrangères d’Eswatini, Lutfo Dlamini, du Libéria, Gbehzohngar Milton Findley, du Gabon, Régis Immongault Tatangani, du Malawi, Francis Kasaila, du Sénégal, Mankeur Ndiaye, de Guinée, Mamadi Touré, et du Kenya, Rafael Tuju. « L’Appel de Tanger » est également soutenu par plusieurs autres personnalités qui sont représentées par le « Groupe de Contact ». Il s’agit, de l’ancien Premier Ministre de Guinée-Bissau, Augusto António Artur da Silva; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères de Somalie, Mohamed Abdirizak Mohamud; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Burkina Faso, Alpha Barry; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération du Bénin, Jean-Marie Ehouzou; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères des Comores, Fahmi Saïd Ibrahim El Maceli ; de l’ancien ministre des Affaires Etrangères du Cap-Vert, Luis Felipe Lopes Tavares et de l’ancien ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Régionale de la République Démocratique du Congo, Léonard She Okitundu Lundula.