Criminalité transnationale: Le Maroc contribue substantiellement aux efforts internationaux pour la mise en œuvre de l’UNTOC – Ambassadeur –
Le Maroc contribue substantiellement aux efforts internationaux pour la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la Criminalité Transnationale Organisée (UNTOC), aussi bien au niveau de la réflexion que de l’action, a affirmé, mercredi à Vienne, l’ambassadeur, représentant permanent du Maroc, Azzeddine Farhane. M. Farhane, qui prononçait la Déclaration du Royaume à la 11ème Session de la Conférence des Parties à l’UNTOC, a indiqué que, dans le cadre de sa gestion des flux migratoires, le Maroc a élaboré, en 2013, sa stratégie d’immigration et d’asile, qui a permis de régulariser la situation de milliers de personnes, en leur fournissant un accès au marché de l’emploi et en leur permettant de bénéficier de la scolarisation de leurs enfants, d’avoir accès à la formation professionnelle, de jouir du droit de créer des associations et coopératives, ainsi que l’accès aux services de soins de santé. Cette Stratégie, a-t-il expliqué, est imprégnée, dans la conception comme dans la pratique, des principes fondateurs des droits de l’Homme et des normes humanitaires, en vue d’offrir aux personnes concernées, la protection qui leur est garantie, conformément aux engagements internationaux du Royaume. Parallèlement, le Maroc a pu, au cours des cinq dernières années, dans le cadre du principe de la responsabilité partagée et l’impératif de la coopération sous-régionale, régionale et internationale, avorté plus de 350.000 tentatives de migration irrégulière, démantelé plus de 1.300 réseaux de trafic et secouru en mer plus de 90.000 migrants, s’est félicité le diplomate. Le Royaume a également initié, au profit des catégories de migrants vulnérables, des programmes de rapatriement volontaire assisté, qui constitue, aujourd’hui, un modèle de référence de la coopération Sud-Sud en matière de promotion de solutions durables, a fait savoir M. Farhane. Au niveau bilatéral, le Maroc et l’Espagne ont adopté, à la faveur de la visite au Royaume, en avril dernier, du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, une feuille de route qui inclut, entre autres, la composante de la coopération migratoire, a-t-il rappelé. Dans ce contexte, « il est important de souligner que les mécanismes de collaboration ont démontré leur efficacité opérationnelle, notamment les patrouilles conjointes maritimes, terrestres et aériennes entre la Guardia Civil et la Gendarmerie Royale, l’échange d’informations et la collaboration policière pour démanteler les réseaux de trafic d’êtres humains, ainsi que la création des centres de coopération policière de Tanger et d’Algésiras ». Au niveau du continent africain, SM le Roi Mohammed VI, en sa qualité de ‘’Leader de l’Union Africaine (UA) sur la question de la migration’’, a été à l’initiative de l’élaboration de ‘’l’Agenda Africain pour la Migration’’, incluant la proposition de créer ‘’l’Observatoire africain des migrations’’, en tant qu’institution spécialisée de l’UA à Rabat, dont les statuts ont été adoptés lors du 33ème Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine, tenu en février 2020. Cet Observatoire africain des migrations dotera le continent africain d’un outil efficace lui permettant de générer une meilleure connaissance, compréhension et maitrise du phénomène migratoire, de développer la collecte, l’analyse et l’échange de données entre les pays africains, a détaillé M. Farhane. S’agissant de la contribution du Royaume à la réflexion et à l’action internationale de lutte contre le terrorisme, le Maroc co-préside, depuis 2016, le Forum Global de Lutte contre le Terrorisme (GCTF), dont il est membre fondateur. A l’initiative du Maroc, a-t-il poursuivi, le Forum a adopté deux documents de bonnes pratiques portant sur les domaines de la prévention et de la lutte contre l’extrémisme violent pouvant mener au terrorisme, ainsi que sur la lutte contre le lien pouvant exister entre terrorisme, séparatisme et criminalité transnationale organisée. Par ailleurs, le Royaume a organisé, en décembre 2018, la Conférence internationale sur la migration, sous l’égide de l’ONU ayant adopté le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, dans le cadre de la recherche constante de compromis novateurs entre gestion des frontières et protection des droits humains des migrants, a-t-il rappelé. De même, et dans le cadre de son partenariat avec les Nations Unies, le Maroc abrite, depuis 2021, le premier Bureau de l’ONU pour la Lutte contre le terrorisme et la Formation en Afrique, a indiqué M. Farhane, notant que ce Bureau offre des formations sur la lutte antiterroriste, le maintien de l’ordre, la gestion de la sécurité aux frontières, la prévention de la présence de radicaux, et les droits de l’Homme dans la lutte contre le terrorisme. Cela a pour objectif d’aider les pays du continent africain à se mettre à niveau et à rendre plus efficaces leurs activités de lutte contre le terrorisme, a-t-il expliqué. « Dans la même dynamique, mon pays a organisé, conjointement avec les Etats-Unis d’Amérique, à Marrakech, en mai dernier, la 1ère Réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech en Afrique, qui constitue une étape importante dans la poursuite de l’engagement et de la coordination internationale dans la lutte contre Daech », a-t-il dit. L’organisation de cette réunion, à Marrakech, avec une large participation ministérielle, confirme, une fois de plus, la ferme détermination du Maroc à coordonner étroitement avec ses partenaires pour éradiquer la menace émanant de Daech, qui vise la sécurité et la stabilité régionales, et ainsi lutter contre les sources du terrorisme et d’extrémisme dans le continent, a-t-il assuré. Le Maroc demeure convaincu que la lutte contre la criminalité organisée ne pourrait être maitrisée qu’à travers une prise de conscience continue des dangers de la criminalité, dans toutes ses formes et manifestations, sur l’humanité et une conviction profonde de l’importance de la prise d’actions concertées, coordonnées et orientées dans le cadre d’une coopération renforcée et soutenue sur les plans sous régional, régionale, et internationale, pour laquelle le Maroc plaide depuis des années, a-t-il relevé. Et de conclure que l’option de la coopération et le principe de la responsabilité régionale et internationale partagée doivent constituer le pivot de toute action concrète basée sur une vision commune, réaliste, durable et constructive et loin de toute approche exiguë et non collaboratrice ayant des soubassements idéologique ou politique et responsable, in fine, dans le développement des réseaux criminels transnationaux.