La gestion la migration nécessite un partage des responsabilités et une approche politique consensuelle – diplomate marocain –

L’ambassadeur du Maroc au Caire et représentant permanent du Royaume auprès de la Ligue arabe, M. Ahmed Tazi, a souligné qu’une meilleure gestion de la question migratoire nécessite un partage des responsabilités entre les parties arabe et européenne, et une approche politique consensuelle qui profite aux sociétés et aux migrants.   Le diplomate marocain a appelé, mercredi au Caire, à l’occasion de la 9-ème réunion des délégués permanents auprès de la Ligue arabe et des ambassadeurs du Comité politique et de sécurité du Conseil de l’Union européenne, à l’adoption d’une approche visant à atteindre un juste équilibre entre réalisme et volontarisme, et entre les intérêts légitimes des Etats et le respect des droits humains des migrants. Il a rappelé que l’adoption du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières en décembre 2018 à Marrakech était une réalisation importante dans les efforts de coopération internationale sur la migration dans toutes ses dimensions et entre tous les acteurs concernés. M. Tazi a expliqué que la coprésidence du Maroc du Forum mondial sur la migration et le développement avec l’Allemagne au cours des années 2017 et 2018, a montré un modèle positif de coopération Nord-Sud dans les questions et moments difficiles, dont la question de la migration est au premier plan. Abordant le défi du terrorisme, M. Tazi a révélé que la faiblesse de l’engagement politique et le manque d’approche scientifique dans la formation et l’échange d’expériences et de bonnes pratiques entre les pays de la région sahélo-saharienne, leur coûtent des milliards de dollars et font le plus grand pourcentage de victimes du terrorisme parmi leurs citoyens, avertissant que le développement du système terroriste vise l’entité de certains pays de la région et les menacent de séparatisme. Il a appelé, à cet égard, à adopter une approche holistique pour éradiquer le terrorisme, combinant les dimensions de sécurité, de développement et de formation, pour perpétuer la lutte contre le terrorisme, soulignant que l’assèchement des sources du terrorisme commence par l’assèchement des affluents qui l’alimentent, tels que la fragilité, le chômage, les déficits éducatifs et autres.   M. Tazi a noté que parmi les questions qui intéressent les parties arabe et européenne figure également la question palestinienne, expliquant que les deux parties partagent de profondes inquiétudes quant au blocage sur la voie d’un règlement politique de cette question et à l’exacerbation de l’étouffement et tension qui l’entoure, ce qui conduirait à réduire les chances de paix dans la région. Il a souligné que la manière la plus efficace de régler cette question est de rechercher des moyens innovants d’action diplomatique et politique parallèlement aux négociations palestino-israéliennes dans le cadre des résolutions de légitimité internationale. A cet égard, il a souligné que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al-Qods, a toujours affirmé l’attachement du Maroc à un règlement pacifique de cette question dans le cadre de la solution à deux Etats vivant côte à côte dans la paix et la sécurité, notant que SM le Roi considère le maintien du statut juridique d’Al-Qods et la préservation de son identité historique en tant que terre de coexistence est l’un des éléments les plus importants du règlement souhaité. Concernant la question libyenne, M. Tazi a passé en revue les différentes initiatives qui ont été prises pour mettre fin à la crise qui sévit dans ce pays depuis des années, notant que l’accord de Skhirat signé au Maroc en 2015 reste un cadre de référence à même de contribuer au règlement de cette crise. Il a souligné l’importance d’accompagner la Libye dans la recherche des conditions d’une paix juste et durable, notamment par le désarmement, le départ des mercenaires étrangers, la réintégration des milices locales et la tenue d’élections comme étant le mécanisme le plus approprié pour régler la question de la légitimité au sein d’un cadre législatif consensuel global. Il convient de noter que la réunion du Caire a débattu, en trois séances de travail, d’un certain nombre de questions d’intérêt commun dans les domaines politique et sécuritaire. La première session a porté sur le thème de « la cause palestinienne et la consolidation de la paix au Moyen-Orient », tandis que la seconde a mis en lumière les développements au Liban, en Libye et en Irak. La réunion a également abordé un certain nombre de questions liées à l’immigration, aux personnes déplacées et aux réfugiés et aux moyens d’améliorer et de coordonner les efforts de lutte contre le terrorisme, en sus du dossier iranien.