La visite de la sous-secrétaire d’Etat US au Maroc confirme la position de Washington à l’égard de l’intégrité territoriale du Royaume – journaliste –
La visite mardi de la sous-secrétaire d’Etat américaine, Wendy Sherman au Maroc est venue confirmer la position constante de Washington à l’égard de l’intégrité territoriale du Royaume, a affirmé le directeur de publication du quotidien Al Ittihad Al Ichtiraki, Abbdelhamid Jmahri. Dans un éditorial sous le titre « le Sahara, la coopération stratégique, la stabilité de la région.. ce qu’a gagné le Maroc de la visite de la sous-secrétaire d’Etat américaine », à paraître dans le numéro de jeudi, M. Jmahri a relevé qu’en dépit de son contexte régional et des mutations de l’étape actuelle, cette visite confirme la constance de la position américaine et la pertinence de la position marocaine concernant la poursuite de l’établissement de la coopération stratégique en Afrique du nord et en méditerranée occidentale, en se basant sur le droit à l’intégrité territoriale et la crédibilité de la solution marocaine ». Cette visite confirme une fois de plus que le Maroc jouit d’un soutien inconditionnel des Etats Unis au sujet de la solution proposée pour résoudre le conflit artificiel autour du Sahara marocain, a estimé le journaliste. Le déplacement au Maroc puis en Afrique du Nord de la responsable américaine s’inscrit dans le cadre des constantes et non les changements, exposés aux tempêtes de la guerre aux Balkans, même si le contexte de la tempête géostratégique explique l’actuel mouvement diplomatique américain. Cette visite est porteuse de plusieurs messages rassurants à cet égard, dont le soutien de Washington, réitéré par la voix de Wendy Sherman, au plan d’autonomie comme étant une solution définitive au conflit artificiel autour du Sahara marocain. La responsable américaine, qui a co-présidé avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger, Nasser Bourita, le Dialogue stratégique Maroc-USA sur les questions politiques régionales, a souligné que les États-Unis continuent de considérer le plan d’autonomie marocain comme sérieux, crédible et réaliste, et en tant qu’approche pouvant répondre aux aspirations des populations de la région », a rappelé M. Jmahri, soutenant que le recours du terme « continuent » fait allusion à un engagement avec le Maroc sur Sa souveraineté et le soutien de son initiative sur le Sahara. Deuxièmement, a-t-il poursuivi, Washington et Rabat ont exprimé le ferme soutien aux efforts de l’Envoyé Personnel du Secrétaire général de l’ONU, M. Staffan de Mistura, pour diriger le processus politique relatif au Sahara, mené sous les auspices des Nations Unies, notant, en troisième lieu, qu’il faut se féliciter du communiqué conjoint ayant sanctionné ce Dialogue, qui ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un choix stratégique entre les États-Unis et le Maroc. La quatrième constante, souligne l’éditorialiste, est que le soutien aux efforts pacifiques de l’Envoyé Personnel du Secrétaire général de l’ONU représente une « dérive dans le sillage de la guerre internationale », imprégné par une confrontation entre la Russie et les Etats-Unis, qui s’activent dans cette guerre au nom de l’Otan, de l’alliance « Aukus » (USA-GB-Australie) ou du monde en général. Cinquièmement : M. Jmahri a relevé que « les observateurs ont saisi que les déclarations de la responsable américaine, venue en provenance de l’Espagne, entrent dans un cadre plus large, celui d’une tournée dans l’ouest méditerranéen et l’Afrique du Nord, et dans un contexte international dont les équations géostratégiques et la course contre la montre entre la Russie et l’occident ne sont pas méconnues ». Concernant l’Espagne, a-t-il poursuivi, le Maroc n’a eu de cesse d’exiger une position claire de Madrid alors que la situation est figée, du moins depuis la crise de « Ben Bettouche », les propos positifs n’ayant été tenus que par le Roi Felipe VI, outre des déclarations d’intentions de bon voisinage. Il paraît également qu’une partie de l’opinion publique espagnole n’est pas convaincue du partenariat du 21ème siècle qui signifie, entre autres, un affranchissement des vestiges du 20ème siècle et des mentalités coloniales. Pour ce qui est de la sixième constante, pour M. Jmahri, insister sur les choix américains concernant la question du Sahara marocain intervient avant le voyage qui conduira Wendy Sherman à Alger, ce qui en fait de sa déclaration une « poste restante » à l’adresse des cercles de décisions algériens, selon laquelle les positions n’ont pas changé depuis la reconnaissance officielle, ni depuis la dernière réunion du Conseil de sécurité. Il s’agit également d’une annonce d’un consensus stratégique sur les missions de l’envoyé spécial dont Alger s’échine à les torpiller, en amont et durant la guerre ». Quiconque connaît les militaires à Alger « n’exclura pas qu’ils tenteraient de négocier avec Washington sur la position à l’égard du Sahara et des missions de De Mistura, en contrepartie d’un nouveau rôle dans le dossier du gaz et du pétrole dont la guerre est conduite par les États-Unis contre la Russie ». L’autre axe majeur de consensus stratégique, affirme l’auteur, est la tenue à Dakhla du forum d’investissement Maroc-Etats-Unis, et qui a consacré la présence effective et réelle de l’économie américaine dans la région du Sahara marocain. Dans ce cadre, écrit l’éditorialiste, l’économie est une continuation de la politique par d’autres moyens, vu que ce forum s’est focalisé sur les moyens d’explorer les opportunités de coopération économique et commerciale entre le Maroc et les Etats-Unis à travers le développement de nouveaux investissements directs américains, dans les domaines de l’agriculture, le tourisme ou encore les mines et les énergies renouvelables, soulignant que le représentant de la délégation américaine à ce Forum, Philip Blumberg, a appelé les investisseurs et les responsables locaux à examiner les potentialités économiques et les différentes opportunités d’investissement qu’offre la région avec les membres de la délégation américaine. Etant donné que la stabilité est un facteur déterminant pour faire des investissements, M. Jmahri a relevé que le fait le plus marquant a été le rôle majeur du Maroc dans deux domaines principaux : la sécurité et la lutte contre le terrorisme. Selon lui, ce traitement américain ne peut être réduit aux expressions de circonstance qui caractérisent habituellement les réunions bilatérales, mais ne peut être indissociable du contexte actuel, qui fait des questions de sécurité et de lutte anti-terroriste des éléments essentiels pour garantir la paix, la stabilité et la coopération stratégique. Force est de constater que tous les foyers de tension, aussi proches ou lointains soient-ils, ont été évoqués lors des pourparlers Maroc-USA, sous l’angle de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme, en commençant par les dossiers libyen et du Sahel jusqu’à la question ukrainienne, a-t-il relevé, concluant que le plus important demeure l’unité du point de vue analytique entre les deux pays concernant l’évaluation de la situation sous l’angle de la guerre contre le terrorisme.