Algérie: plus de 500.000 postes d’emplois sont menacés
Plus de 500.000 postes d’emplois sont menacés en Algérie en raison de la cessation d’activités de 73.000 petites et moyennes entreprises entre 2020 et 2021, selon le Conseil algérien consultatif de la petite et moyenne entreprises (CNCPME).
« Plus de 80% des entreprises qui ont déposé leur bilan durant ces deux dernières années ont été confrontées à de sérieux problèmes de manque de trésorerie et de fonds de roulement », a précisé le président du Conseil, Adel Bensaci dans des déclarations à la presse.
D’après la même source, qui cite des chiffres officiels, les 20% restantes ont fermé car elles ont carrément perdu leur marché et n’enregistraient plus de demande pour leurs produits.
Le responsable a précisé que cette inextricable situation menace de disparition pas moins de 500.000 postes d’emploi.
Tout en déplorant la faiblesse du rôle des banques, il a expliqué que cela est essentiellement dû à la « crise de confiance » qui caractérise la relation entre ces sociétés et ces établissements.
Le président du CNCPME a ajouté que cette situation a engendré un accès de plus en plus difficile, voire impossible de ces PME à des crédits bancaires, indispensables pour la reprise de leurs activités.
L’argument avancé par les banques, selon M. Bensaci, est que celles-ci ne sont plus en mesure d’appliquer les mesures gouvernementales en faveur de ces entreprises car, arguent-elles, « nous sommes, nous-mêmes, des entreprises économiques et nous ne pouvons pas venir en aide à des entreprises en difficulté au risque d’alourdir notre passif et de noircir nos bilans ».
Ces agences bancaires sont restées frileuses et refusent d’aider des entreprises jugées « moribondes » alors que, avouent-elles, des opportunités plus intéressantes existent dans d’autres secteurs qui se sont avérés résilients face à la double crise sanitaire et économique, notamment l’agroalimentaire, le domaine pharmaceutique, la mécanique et le textile, a-t-il poursuivi.
Pour lui, les PME ont besoin des banques afin de développer leurs activités et les banques améliorent leurs revenus grâce à ces entreprises.
« Nous souhaitons que les banques fassent preuve d’un véritable soutien aux entreprises qui sont déjà en activité ou du moins, l’application d’un moratoire », suggère le président du CNCPME.
En fait, ces entreprises ont besoin de plus de temps pour rembourser les engagements financiers qu’elles ont pris et non d’argent, afin de renflouer leurs caisses, a-t-il indiqué, relevant que ce moratoire ne peut, toutefois, se faire qu’à l’aide d’un soutien du Trésor public aux banques.
A cela, il y a lieu d’ajouter la problématique du manque de liquidités, créée elle-même par le problème de recouvrement des créances, auquel sont confrontées les entreprises, a-t-il regretté.