Les élections du 8 septembre, une expression de « l’unité dans la diversité » – ex-président cap-verdien –
Les élections législatives, locales et régionales, organisées le 8 septembre au Maroc, constituent à bien des égards une preuve de plus de la démocratisation au Royaume, d’autant qu’elles incarnent « l’unité dans la diversité » de la société marocaine, a souligné l’ancien président du Cap Vert, M. Pedro Pires. « De mon point de vue, il s’agit d’un grand changement de références avec des conséquences dans tous les domaines, politique, culturel et économique », a dit M. Pires dans une déclaration à la MAP, ajoutant que le Maroc « nous a ainsi donné un signe porteur d’avenir ». Tout en tenant à adresser ses chaleureuses félicitations aux électeurs marocains, l’ancien président cap-verdien s’est interrogé sur la signification de ce changement. « J’y vois des signes intéressants de la démocratisation qui incarnent l’expression de la diversité de la société marocaine », a-t-il réagi, notant qu’il s’agit en effet d’un progrès social et politique très significatif, qu’est l’unité dans la diversité, et justifie la politique marocaine « intelligente et souple pour le Sahara marocain ». Cependant, M. Pedro Pires s’est dit « très surpris » par les résultats des élections du 8 septembre. « Ma surprise vient surtout de la défaite écrasante du Parti Justice et Développement PJD », a-t-il tenu à préciser. Il a, à cette occasion, mis en avant la stabilité dont jouit le Royaume du Maroc, grâce au leadership et aux efforts déployés par Sa Majesté le Roi Mohammed VI et à sa forte diplomatie. « Il s’agit d’une référence politique internationale et un maillon essentiel pour la garantie de la stabilité et la sécurité régionales », a-t-il mis en évidence, précisant que si la stabilité politique est assurée par la Monarchie, il y a aussi de la maturité politique et socioculturelle de la société marocaine qui progresse, dans le sens de sa cohésion et démocratisation croissantes. Par ailleurs, M. Pedro Pires s’est attardé sur le volet religieux, relevant que la coopération dans le domaine de la formation des Imams pour véhiculer les valeurs d’un Islam modéré et juste demeure une « initiative très judicieuse et porteuse de beaucoup d’espérance ». « Il faut affronter et vaincre le radicalisme religieux, ce qui exige du temps, de l’intelligence, de la patience et de la persuasion », a dit M. Pires, qui avait visité en 2017 le Maroc et rencontré notamment le Directeur Général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Mohammed Tawfik Mouline. Il a relevé qu’il s’agit là d’un créneau de coopération culturelle et politique, opportun et essentiel, entre le Royaume du Maroc et les pays saharo-sahéliens, tout en affirmant que cette coopération incarne une vision réformatrice et moderne du rôle de la religion dans les sociétés musulmanes actuelles de l’Afrique. Outre le domaine religieux, M. Pires a souligné que le Maroc et le Cap Vert sont deux pays atlantiques, ajoutant que « nous devons voire qu’est que ça peut nous apporter en tant que voie utile de coopération bilatérale ». Pedro Pires, né le 29 avril 1934 au Cap-Vert, est un homme d’État cap-verdien connu dans son pays par « Comandante » (le commandant). Il était président de la République du 22 mars 2001 au 9 septembre 2011. Durant son mandat, la Cap Vert avait gelé sa reconnaissance de la pseudo « rasd ». Il était également Premier ministre de 1975 à 1991. Il a remporté plusieurs distinctions, notamment le Grand-collier de l’ordre de l’Infant Dom Henri, (Portugal en 2002) et il est Lauréat du prix Mo Ibrahim en (2011) pour le leadership d’excellence en Afrique, pour son engagement en faveur de la démocratie et de la gouvernance, son refus de se représenter à la fin de son second mandat présidentiel, en écartant catégoriquement toute suggestion de modifier la Constitution à sa guise.