Le scrutin du 8 septembre donne lieu à une nouvelle configuration politique à Fès-Meknès – universitaire –
Le triple scrutin législatif, régional et communal du 8 septembre a donné lieu à une nouvelle configuration politique au niveau de la région de Fès-Meknès, où trois partis traditionnels se sont partagés la majorité des voix, a affirmé Mme Fatiha El Bouchtaoui, professeur de Droit constitutionnel à la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales de Fès. La réalité politique sortie des urnes, à l’issue de ce scrutin, est similaire à celle qui prévaut à travers l’ensemble des régions du Royaume, où le Parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti Authenticité et Modernité (PAM) et le Parti de l’Istiqlal (PI) ont raflé la mise et se sont imposés à la tête des élections législative, régionale et communale, a expliqué Mme Bouchtaoui dans une déclaration à la MAP. « Aucun parti n’a obtenu la majorité confortable au niveau des conseils régional et des communes », a fait remarquer, Mme El Bouchtaoui, qui estime que ces formations politiques misent désormais sur l’émergence d’alliances homogènes en mesure de garantir une gestion territoriale efficiente. La montée de ces trois partis aux niveaux régional et national a, par conséquence, provoqué la régression du Parti de la Justice et de Développement (PJD) qui était à la tête du gouvernement, a tenu à souligner Mme El Bouchtaoui, ajoutant qu’il s’agit du principal changement opéré lors de ces élections à l’échelle national mais aussi de la région de Fès-Meknès. Abordant la participation des femmes et des jeunes dans les élections du 8 septembre, l’universitaire a déploré que le récent amendement de la loi électorale qui visait à renforcer la participation de ces deux catégories en politique, n’a pas eu l’effet escompté à l’issue de ces échéances, sur la présence des jeunes et des femmes dans les conseils élus et au niveau du parlement. « Un taux infime de jeunes et de femmes ont pu décrocher des sièges au niveau des conseils régional et des arrondissements, ce qui ne contribue pas à surmonter les difficultés liées à l’accès aux postes de prise de décision », a-t-elle dit. Si on constate une hausse de la représentativité féminine au niveau du parlement avec le maintien du tiers au conseil régional, il n’en demeure pas moins, explique-t-elle, que le nombre des sièges demeure en-deça des espérances. Une réalité qui témoigne que le chemin vers la parité homme-femme en politique reste encore long à parcourir, a estimé Mme El Bouchtaoui, qui pointe du doigt, notamment, l’obstination des partis politiques à réserver aux jeunes et aux femmes les dernières places sur leurs listes électorales.