iLe Président de l’IMA rend hommage à SM le Roi pour son engagement en faveur de la préservation de la culture, de l’histoire et du patrimoine judéo-marocain
Le président de l’Institut du Monde Arabe (IMA), Jack Lang a rendu hommage à SM le Roi Mohammed VI pour son engagement « fort » et « continu » en faveur de la préservation de la culture, de l’histoire et du patrimoine judéo-marocain. « Le Maroc est un cas unique dans le monde », a affirmé M. Lang dans un entretien à la MAP, au moment où l’IMA se prépare à accueillir pour sa rentrée l’exposition intitulée « Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire » où le Maroc occupera « une place éminente ». Le président de l’IMA a énuméré dans ce contexte « tout ce qui est entrepris aujourd’hui au Maroc pour restaurer le patrimoine juif: les Mellahs, les synagogues, les cimetières, le musée que SM le Roi vient de lancer à Fès, le musée actuel à Casablanca… sans oublier la décision du Souverain d’introduire dans l’enseignement l’histoire du judaïsme marocain ». L’exposition « Juifs d’Orient, une histoire plurimillénaire », qui se tiendra du 24 novembre 2021 au 13 mars 2022, s’inscrit dans le prolongement des expositions «Hajj, le pèlerinage à La Mecque » en 2014 et «Chrétiens d’Orient, 2000 ans d’histoire» en 2017, une trilogie consacrée aux religions monothéistes dans le monde arabe. Cet évènement culturel portera un regard inédit sur l’histoire plurimillénaire des communautés juives dans le monde arabe. Du pourtour méditerranéen jusqu’à l’Euphrate en passant par la péninsule arabique, l’exposition explorera les multiples facettes de la cohabitation entre juifs et musulmans, des premiers liens tissés entre les tribus juives d’Arabie et le Prophète de l’Islam, à l’émergence des principales figures de la pensée juive durant les califats médiévaux à Bagdad, à Fès, au Caire et à Cordoue, de l’essor des centres urbains juifs au Maghreb et dans l’empire ottoman aux prémices de l’exil définitif des juifs du monde arabe. A la lumière de cette mise en perspective historique inédite, l’exposition s’attachera à faire rayonner et à préserver la mémoire d’un patrimoine d’une formidable richesse. Grâce à des prêts d’œuvres issues de collections internationales (France, Angleterre, Maroc, Israël, Etats-Unis, Espagne), l’IMA présentera des œuvres inédites et d’une grande variété de formes : archéologie, manuscrits, peintures, photographies, objets liturgiques et du quotidien et enfin installations audiovisuelles et musicales. « Cette exposition sera une première mondiale. Pour la première fois, dans une grande institution on présentera l’histoire plurimillénaire des juifs en Orient », a indiqué le Président de l’IMA. Il s’agit, a-t-il dit, d’un événement de « grande ampleur »: « 281 œuvres nous sont prêtées qui montreront la diversité des communautés juives et nous bénéficions de prêts du musée archéologique de Rabat, de la Fondation nationale des musées du Maroc, du Brooklyn museum de New-York, d’Israël museum de Jérusalem, du British Museum et naturellement du Louvre, du musée d’Orsay et de collections privées ». « La plupart des œuvres sont des pièces d’exception qui seront pour la première fois dévoilées au grand public », s’est félicité M. Lang qui a tenu à saluer le soutien précieux apporté par le Maroc à cette exposition, notant que « le Maroc occupe une place unique, originale et singulière dans cette grande histoire plurimillénaire ». Selon M. Lang, cet évènement mettra en valeur l’histoire ancestrale et aussi plurimillénaire de la présence juive au Maroc. C’est ainsi que l’exposition se décline en plusieurs parties. La première permettra de découvrir la présence juive dans le Royaume de l’antiquité au premier temps de l’Islam. « Des vestiges archéologiques découverts à Volubilis datant du IIème siècle après JC illustreront la présence ancienne des tribus juives au Maroc durant l’occupation romaine », a détaillé M. Lang. Ensuite, la deuxième partie sera dédiée au temps des dynasties : « nous présenterons plusieurs sortes de savoir qui florissaient en Méditerranée et qui montreront les échanges intellectuels entre juifs et musulmans à l’époque médiévale. Un focus sera dédié à Maïmonide qui bénéficiera d’une place particulière permettant de suivre sa trajectoire de Cordoue, au Caire en passant par Fès ». La troisième partie portera sur le temps des Sépharades, « moment qui a vu naître une nouvelle culture judéo-arabe à Tanger, Tétouan… « , avec « une section entière, là aussi, consacrée au Maroc. Ensuite le temps de l’Europe : le réseau d’écoles israélites universelles, les grands peintres orientalistes avec » quelques Eugène Delacroix qui seront exposés » pour l’occasion. Puis, « il y aura une cinquième partie sur la vie des communautés juives avec en particulier la présentation de photographies de Jean Besancenot sur les femmes berbères juives, leurs bijoux, vêtements… « . Cette partie mettra aussi en valeur les Mellahs du Maroc. « Beaucoup d’amis marocains ont contribué pour la réussite de cette exposition notamment Serge Berdugo, qui va mettre à disposition de l’IMA toute une série de documents exceptionnels en particulier un film regroupant de rares archives : les derniers musiciens judéo-marocains seront mis à l’honneur », s’est félicité M. Lang. Enfin, une dernière partie sera consacrée au « temps de l’exil ». « Cette partie mettra en exergue les témoignages de juifs exilés qui rêvent, pour les Marocains d’entre eux, d’une seule chose: le Maroc », a ajouté le Président de l’IMA qui s’est félicité de la présence de deux Marocains parmi les membres du conseil scientifique qui prépare l’évènement : l’historien Mohamed Kenbib, directeur de l’Institut royal pour la recherche sur l’histoire du Maroc relié à l’Académie du Royaume du Maroc et Mina El Mghari, présidente du comité scientifique de « Bayt Dakira ». Et de conclure que « ce grand événement de la rentrée de l’IMA, va intéresser les gens du monde entier, ainsi que la diaspora juive qui va venir de partout ».