Afrique: Plaidoyer pour une action coordonnée en faveur de l’intégration des migrants (Webinaire)
Rabat – Les pays africains sont appelés à agir ensemble en faveur de la protection, la réhabilitation et l’intégration des migrants, particulièrement ceux en situation irrégulière, a-t-on affirmé mardi lors d’une conférence virtuelle initiée par des institutions internationales.
Au cours de cet événement organisé conjointement, du 31 août au 1er septembre 2021 au Maroc, par le Réseau des Nations unies sur les migrations, la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), en partenariat avec la Commission africaine, des représentants d’Etats africains ont appelé à la mise en place d’un cadre de coopérations bilatérales ainsi que des politiques publiques ciblées visant à soutenir l’intégration des migrants et leur contribution au développement.
Ce débat s’inscrit dans le cadre de la première conférence intergouvernementale pour l’Examen régional africain sur la mise en œuvre du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM).
L’accent a été particulièrement mis sur les problèmes auxquels sont confrontés les migrants et leurs familles en termes de mobilité via les pays de transit vers les pays de destination, surtout en cette conjoncture marquée par la propagation de la Covid-19.
L’accès à la vaccination des migrants, aux services de base (santé, éducation…), la délivrance de pièces justificatives (Cartes de séjour et autres pièces d’identité), ainsi que l’exploitation des migrants dans le travail domestique sont des problématiques dont pâtit un pan entier des migrants à l’heure actuelle, ont souligné des panélistes.
Abordant l’expérience marocaine en la matière, le directeur des affaires consulaires et sociales au ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des MRE, Mohamed Basri, a indiqué que le Maroc, longtemps considéré comme “un carrefour de flux migratoires”, a procédé entre 2014 et 2017 à la régularisation de plus de 50.000 migrants irréguliers.
Il a, à cet égard, évoqué les mesures prises par le Maroc pour mettre hors d’état de nuire les réseaux criminels s’activant dans ce domaine, citant la loi 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains.
S’y ajoutent, a-t-il dit, les mesures mises en place pour la formation des éléments des services de sécurité en matière notamment de droit d’asile et de gestion des frontières, dans le cadre des actions menées par le Royaume en faveur d’une plus grande ouverture sur les questions des droits de l’Homme.
Le diplomate marocain a, en outre, mis en évidence la coopération établie avec les pays d’origine des flux migratoires ainsi qu’avec les instances onusiennes en ce qui concerne le rapatriement, la réhabilitation et la réintégration des migrants en situation irrégulière.
Les actions humanitaires ont été aussi au menu de l’intervention du représentant du Maroc qui a fait état d’un total de 64.000 personnes secourues en mer grâce à des interventions marocaines depuis 2018.
Le chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge auprès de l’Union africaine, Bruce Mokaya Orina a, de son côté, mis l’accent sur la question de la disparition des migrants lors de leur déplacement notamment dans la région de Sahel. “Il est nécessaire d’instaurer des mécanismes de collaboration pour le contrôle et la sécurité des flux migratoires”, a-t-il soutenu.
Mamadour Goita, du Réseau panafricain de défense des droits des migrants a pointé du doigt le dysfonctionnement et le déficit en coopération bilatérale entre les pays africains pour l’intégration des migrants, mettant en exergue la contribution de la diaspora africaine au développement du continent.
“Il convient d’assurer la cohérence et la pertinence des politiques publiques dans ce sens, appuyées de programmes de mise en œuvre efficaces” a-t-il argué, regrettant sous cet angle “le foisonnement d’intervenants dans ces programmes”.
Cette rencontre, dont la cérémonie d’ouverture officielle est prévue mercredi, vise à donner un nouveau souffle aux politiques migratoires nationales dans la mise en œuvre du Pacte mondial et à formuler des recommandations spécifiques pour la gouvernance des migrations sûres, ordonnées et régulières.