Béni Mellal: Une campagne électorale sans fanfare

Béni Mellal – Début timide à Béni Mellal de la campagne électorale en vue du triple scrutin législatif, régional et communal qui aura lieu le 8 septembre prochain.

Lancée officiellement jeudi, la campagne électorale se déroule toujours dans un calme plat et dans la discrétion absolue.

La pandémie du nouveau Coronavirus a visiblement jeté de son ombre sur cette campagne, qui quatre jours après son coup d’envoi, ne plonge personne dans l’ambiance électorale habituelle d’avant Covid.

En fait, rien ne laisse présager que des élections législatives, régionales et communales auront lieu dans quelques jours.

A part quelques affiches de campagne éparses et certains tracts électoraux qui jonchent le sol en divers endroits et quartiers de la ville, rien n’indique encore que les élections vont se tenir dans un avenir très proche.

Pas d’activités partisanes en vue, ni de meetings et encore moins de grands rassemblements. Et les défilés et les caravanes qui rythmaient les précédentes campagnes électorales se font également rares.

De même, l’agitation et l’effervescence d’antan et les scènes de candidats qui autrefois sillonnaient les rues et les grandes artères de Béni Mellal et apostrophaient à leur passage les électeurs pour leur présenter leurs programmes font aussi cruellement défaut au début de cette campagne électorale qui s’annonce de toute évidence froide.

Et pour cause, la conjoncture particulière marquée par la pandémie de Covid-19 a poussé les partis politiques en lice dans la région pour ce triple scrutin à s’adapter à cette nouvelle donne et ajuster leurs stratégies de communication en privilégiant plus les supports numériques aux canaux de communication traditionnels.

Face aux mesures supplémentaires décidées dernièrement par les autorités en vue de freiner la propagation de la pandémie, en cette période de campagne électorale, notamment l’interdiction des meetings et des rassemblements réunissant plus de 25 personnes, les partis politiques ont semble-il réduit leur action dans l’espace public pour investir plus la Toile et les réseaux sociaux afin de mobiliser l’électorat.

Selon un bon nombre d’experts, la campagne électorale sera en grande partie digitale à cause de la pandémie du nouveau Coronavirus.

“Covid-19 a bousculé les habitudes et le mode de vie de millions de gens de par le monde. Cette pandémie a contribué à l’accélération de la digitalisation de plusieurs aspects de la vie quotidienne faisant en sorte qu’aujourd’hui presque aucun domaine n’échappe à cette tendance et à cette ruée vers la numérisation y compris le champ politique”, a indiqué dans une déclaration à la MAP, Amine Dafir, enseignant chercheur à l’université Hassan II de Casablanca.

Les quelques élections tenues ces deux dernières années de côté et d’autre en pleine pandémie de Covid-19 ont montré clairement que les plateformes de réseaux sociaux à l’image de Facebook, Twitter ou Instagram sont aujourd’hui les nouveaux terrains de jeu des politiques.

Le Maroc ne fait nullement exception. Au lendemain du lancement de cette campagne, des dizaines de posts et de messages de communication politique y sont publiés quotidiennement par les formations et les candidats en lice afin d’informer les électeurs des grands axes de leurs programmes électoraux et de leurs engagements dans les différents domaines.

Car tout comme les artifices traditionnels utilisés en temps de campagne électorale (slogans, publicité, meetings, distribution de tracts…), le monde virtuel permet aux partis politiques et aux candidats d’aller vers les prospects, d’instaurer une communication directe avec eux et d’interagir instantanément avec l’électorat.

En ces temps de pandémie du nouveau Coronavirus, les politiques se sont tous rendus compte des avantages de la communication digitale et de la puissance de ces nouveaux médiums de communication, pratiques, accessibles et surtout sûrs du point de vue sanitaire.

Tout le monde a compris que les réseaux sociaux constituent de véritables alternatives aux canaux traditionnels de communication et de diffusion de messages politiques. Toutefois, au Maroc, seules quelques grandes formations politiques en profitent.

Le nombre de followers et de likes sur les pages et blogs personnels des candidats est un indice très important de la réussite d’une campagne électorale, a expliqué M. Dafir, notant que certains partis politiques font de plus en plus appel à des influenceurs sur les réseaux sociaux afin de profiter de leurs réseaux d’abonnés et toucher le maximum de jeunes.

Compte tenu de leur capacité de renforcer la proximité entre les candidats et les citoyens, les réseaux sociaux sont considérés comme étant le nouvel eldorado du marketing politique, a-t-il soutenu.