ONU-Sahara : Köhler plaide pour des pourparlers directs et Rabat exige l’implication de l’Algérie
L’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler a plaidé dans son briefing mercredi devant le Conseil de Sécurité de l’ONU, en faveur de la reprise d’ici la fin de cette année, des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, une option que Rabat rejette en bloc.
Le Maroc refuse catégoriquement de s’engager dans des pourparlers directs avec le Polisario, une démarche qui signifierait une reconnaissance de facto de la pseudo-république sahraouie «RASD» alors qu’elle n’est même membre de l’ONU.
Rabat exige en revanche, l’implication dans ces pourparlers, de l’Algérie en tant que partie prenante dans ce litige territorial qu’elle a crée de toutes pièces dans les années 70 en connivence avec l’ex-régime libyen de Kadhafi.
Il est de notoriété que c’est l’Algérie qui abrite le Front Polisario et qui prend en charge le financement de ses campagnes de propagande, du fonctionnement et du loyer de ses représentations dans le monde et lui fournit la totalité de son arsenal militaire.
Ce mercredi, le médiateur onusien, Horst Köhler a présenté aux membres du Conseil de Sécurité, son plan pour relancer les pourparlers sur le conflit du Sahara, interrompus depuis 2008.
« Le Conseil soutient grandement son approche et sa proposition d’essayer de rassembler les différentes parties avant la fin de l’année », a déclaré à la presse, le vice-ambassadeur britannique Jonathan Allen, dont le pays assure en août, la présidence tournante du Conseil de Sécurité.
Köhler consultera « l’ensemble des parties concernées » à propos des « modalités, du format et de tout le reste », a ajouté le diplomate britannique.
Pour rappel, Horst Köhler avait entrepris du 23 juin au 1er juillet dernier, une tournée dans la région pour tenter de sonder la prédisposition des parties au conflit, (Maroc, Algérie, Mauritanie et Polisario) à s’impliquer dans le processus de règlement du dossier du Sahara tel que recommandé par le Conseil de Sécurité dans sa dernière résolution 2414 adoptée en avril 2018.
Ce dernier soulignait dans cette résolution, l’impérieuse nécessité de « parvenir à une solution politique réaliste, réalisable et durable basée sur le compromis » écartant indirectement toute référence à un référendum d’autodétermination que revendique le Polisario.
Les membres du Conseil ont de même réaffirmé leur soutien à cette solution et réitéré, selon des sources diplomatiques à New York, leur appui à l’Initiative marocaine d’Autonomie comme solution «sérieuse, crédible et durable» au différend régional sur le Sahara Marocain.