Polisario : les financements étrangers attisent les convoitises
Au Sahara occidental, la guerre sourde entre les associations indépendantistes qui se disputent les financements extérieurs, provenant principalement d’Espagne et d’Algérie, a poussé le Polisario à remettre de l’ordre dans les rangs de ses partisans.
Les déchirements entre les organisations pro-Polisario ont été provoqués par la multiplication artificielle des associations revendiquant des objectifs de défense des droits de l’homme. Grâce aux subventions abondantes fournies aux indépendantistes par des organisations espagnoles et les services secrets algériens, de nouvelles associations se constituent chaque jour au Sahara occidental. Des sources bien informées à Laayoune assurent que les aides financières arrivent par des moyens détournés aux activistes les plus fidèles au Polisario. Les partisans de l’indépendance les utilisent essentiellement dans l’organisation de manifestations contre les forces de l’ordre marocaines. Les montants distribués servent à l’achat et à la location de véhicules, à la fabrication d’engins incendiaires utilisés lors des attroupements et à payer les adolescents qui y participent. Toutefois, l’abondance des moyens financiers a abouti à une profusion simulée de ces groupes, laquelle a induit une surenchère militante qui contribue à désordonner et à affaiblir les actions en faveur du Polisario.
Ainsi, expliquent les mêmes sources, ces associations sont saisies d’une frénésie activiste chaque fois qu’une délégation étrangère se rend en visite dans une ville du Sahara occidental. Au moment où une association organise une manifestation pro- Polisario dans un quartier de Laayoune, un autre groupe rival appelle à un rassemblement concurrent ailleurs. Une agitation qui agit, paradoxalement, comme un facteur de désorganisation de l’action pro indépendantiste. C’est pour remettre de l’ordre dans les rangs de ses sympathisants que le Polisario, avec l’aide du DRS algérien, a décidé d’intervenir en limitant le nombre de bénéficiaires des subventions, précisent les mêmes sources.