Le règlement du conflit du Sahara est l’antidote de l’alliance Polisario/AQMI
Les pays du Sahel courent actuellement le risque d’être bientôt confrontés à un danger plus grave que celui auquel fait déjà face toute la bande du Sahel.
A la lumière des derniers développements dans la région, un journal américain à grand tirage souligne l’urgence d’une solution au vieux conflit du Sahara pour empêcher les terroristes d’embraser la région du Sahel.
Dans son article publié jeudi par le Washington Post, Jennifer Rubin estime qu’il est « urgent » de trouver un règlement à la question du Sahara, dans le but de « barrer la route à l’alliance toxique entre le Polisario et le groupe terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique ».
« Le mélange détonnant que constituent les trafics de drogue, d’êtres humains, les opérations de kidnappings et le terrorisme, a le potentiel de compromettre la sécurité dans la région du Maghreb et au delà », prévient Jennifer Rubin.
Le vide politique laissé par des Etats en faillite dans la région du Sahel, comme le Mali ou le Niger, relève-t-elle, offre une opportunité inespérée à des groupes terroristes de se repositionner et d’établir leurs propres sanctuaires comme c’est le cas actuellement dans la nord du Mali.
La collusion entre AQMI et le Polisario « constitue une menace de grande ampleur, non seulement pour le Maghreb et l’Afrique, mais également pour l’Europe », prévient de son côté, Youssef Amrani, ministre délégué marocain aux Affaires étrangères, dont les propos sont cités par le Washington Post.
Les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, ayant été fragilisés ces deux dernières années, par l’amollissement de l’aide humanitaire internationale, constituent aujourd’hui un champ fertile pour les recruteurs des groupes terroristes d’Aqmi à la quête d’éléments. Et ce n’est pas l’argent qui manque chez les émirs d’Al Qaïda qui viennent juste d’encaisser une rançon de 15 millions d’Euros pour la libération de trois humanitaires européens kidnappés dans les camps de Tindouf grâce à la complicité de hauts cadres sécuritaires du Polisario. Ce ne sont pas non plus les armes légères ou lourdes qui font défaut chez Aqmi, puisque ses combattants ses sont servis à volonté en puisant directement dans les stocks de l’ancien régime libyen. Cependant, le grand dilemme des émirs est de trouver des hommes aguerris et bien rodés aux techniques de la guérilla des sables, pour défendre leurs bastions et forteresses érigés entre les dunes et montagnes du grand désert sahélien.